Katmandou, Népal – Le pays a sombré dans un chaos sans précédent. En moins de 24 heures, un soulèvement populaire massif a entraîné la chute totale du gouvernement. Les citoyens, excédés par des années de corruption et d’inégalités, ont pris d’assaut les institutions. Bâtiments administratifs, écoles, collèges, universités et même le grand palais de Katmandou, symbole national, ont été incendiés.
Cette révolte fulgurante, née d’une accumulation de frustrations sociales et politiques, risque de redessiner l’avenir du Népal de manière radicale.
Les racines profondes de la révolte
Corruption endémique et pauvreté croissante
Depuis des années, les Népalais dénoncent une corruption généralisée à tous les échelons de l’État.
- Des loyers impayables,
- une malnutrition croissante,
- un chômage endémique touchant en particulier les jeunes.
Pendant ce temps, les élites politiques s’enrichissaient de manière ostentatoire.
Des projets inutiles rejetés par la population
De coûteux projets de restructuration, évalués à plusieurs dizaines de millions de dollars, ont nourri la rancœur. Jugés inutiles, ces travaux n’ont servi qu’à enrichir une petite élite déjà privilégiée.
L’effet déclencheur : les réseaux sociaux
Les inégalités exposées en ligne
La situation s’est aggravée lorsque des vidéos et publications ont révélé le contraste entre la pauvreté généralisée et le train de vie luxueux des enfants de ministres. Ces « Nepo Babies » s’affichaient sur les réseaux sociaux dans des soirées, des voitures de luxe et des voyages à l’étranger, attisant la colère populaire.
Une tentative de censure explosive
Face à cette vague de dénonciations, le gouvernement a tenté d’imposer une censure radicale : bannir toutes les plateformes, sauf TikTok, qui a accepté de céder ses données et son contenu au contrôle de l’État.
Les conséquences ont été dramatiques :
- effondrement des commerces dépendant d’Internet,
- blocage des communications via WhatsApp, Messenger et autres,
- dépendance totale au réseau télécom surveillé par l’armée.
Ce blackout numérique a été perçu comme une déclaration de guerre à la jeunesse.
De la manifestation pacifique à l’insurrection sanglante
Le rôle des « Gen-Z Nepo Babies »
Un mouvement anticorruption existait déjà, mais il a été amplifié par la génération connectée, refusant de vivre sans Internet. Ces jeunes ont formé le cœur de la contestation.
Répression brutale de l’État
La manifestation a commencé pacifiquement, mais la police a réagi avec une violence extrême :
- tirs de gaz lacrymogènes,
- flash-balls et canons à eau,
- puis balles réelles contre des adolescents en uniformes scolaires.
Le bilan a été terrible : plus de 400 blessés, des dizaines de morts, et des attaques contre hôpitaux et ambulances.
L’escalade et la chute du gouvernement
Une population plus forte que les forces de l’ordre
Malgré un couvre-feu, les citoyens ont résisté aux descentes de police, filmant et diffusant clandestinement les violences :
- perquisitions sauvages,
- tirs dans les maisons,
- enlèvements ciblés de leaders d’opinion.
Ces images ont enflammé la colère nationale.
Le septième jour décisif
Après une semaine d’émeutes, la population a pris le dessus. Le Parlement, les ministères et le palais ont été incendiés. Le Premier ministre a fui, tandis que certains ministres ont été pourchassés jusque dans leurs domiciles.
- Plusieurs ont été capturés par la foule,
- d’autres exécutés,
- d’autres encore exfiltrés en hélicoptère militaire.
Le gouvernement a cessé d’exister, laissant place à un vide total.
Conséquences immédiates et risques futurs
Un vide institutionnel dangereux
Le Népal se retrouve sans gouvernement effectif. L’armée, encore hésitante, pourrait instaurer une loi martiale, mais la population lui fait peu confiance.
Perte massive de données et explosion de la criminalité
Les incendies ont détruit des archives essentielles :
- dossiers judiciaires,
- registres de propriétés,
- comptes bancaires.
Avec l’évasion de nombreux prisonniers, les experts craignent une flambée de criminalité, surtout à l’approche des fêtes.
Un pays à la croisée des chemins
Le Népal doit choisir entre deux avenirs :
- une transition démocratique menée par la société civile,
- ou une dérive autoritaire imposée par l’armée.
L’issue reste incertaine et le peuple, traumatisé, se prépare à un avenir instable.
Comparaisons internationales
L’histoire récente du Népal rappelle d’autres soulèvements populaires :
- Le Printemps arabe, où réseaux sociaux et jeunesse ont joué un rôle moteur.
- Le Sri Lanka en 2022, avec la fuite du président face à des émeutes provoquées par la crise économique.
- La Tunisie en 2011, où un soulèvement contre la corruption a renversé le régime.
Ces comparaisons montrent que la colère des peuples, lorsqu’elle atteint un point de rupture, peut renverser les régimes en un temps record
Le Népal traverse une période de chaos historique. La chute brutale du gouvernement, déclenchée par la corruption, la censure numérique et la répression sanglante, plonge le pays dans une incertitude totale.
L’avenir reste suspendu entre espoir de renouveau démocratique et menace d’un régime militaire autoritaire.
Source : Theo Malini
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