La violence envers les personnes transgenres, et notamment dans un contexte intime, reste un problème grave et mal connu. Le meurtre de Dominique « Rem’mie » Fells, une femme transgenre de 27 ans à Philadelphie en 2020, l’illustre cruellement. Récemment, l’auteur de cet acte barbare, Akhenaton Jones, a été condamné pour meurtre au premier degré, après avoir reconnu que sa haine était née lorsqu’il a découvert que Dominique était trans* .
Selon les éléments présentés en justice, Dominique et Jones se connaissent et passent du temps ensemble. C’est au cours d’un rapport intime que Jones découvre des cicatrices liées à une chirurgie de réassignation. Pris de rage, il la poignarde plus de 40 fois, puis découpe son corps et jette les parties dans la rivière Schuylkill. Trois jours plus tard, ses restes sont retrouvés dans des sacs. Cette violence extrême expose une haine profondément enracinée dans l’intolérance à l’identité de genre de la victime .
En juin 2025, un jury l’a reconnu coupable de meurtre au premier degré, possession d’un instrument du crime et profanation de cadavre. Le procureur a souligné la motivation haineuse de l’acte, clairement dirigée contre Dominique parce qu’elle était transgenre . Si ce jugement ne supprime pas la douleur de la famille, il représente une forme de justice tardive et nécessaire.
Dominique n’est malheureusement pas un cas isolé. Des études, notamment en Italie et aux États‑Unis, montrent que nombre de victimes transgenres sont tuées par des partenaires ou connaissances proches, dans ce que l’on appelle parfois la “panique trans” : une réaction violente à la découverte d’une identité de genre différente . En 2024, le FBI enregistrait une hausse de 37 % des crimes haineux liés à l’identité de genre aux États‑Unis.
Même si ce type d’acte tragique n’a pas encore été recensé à La Réunion, l’exemple démontre que la violence envers les personnes trans n’est pas un phénomène anodin ni isolé. Il souligne : la nécessité de sensibiliser familles, couples et professionnel·le·s au respect de l’identité de chacun; l’importance de rapports de confiance, de non-discrimination et de soutien dans les administrations et les médias ;l’urgence d’accompagner les victimes ou proches face à des menaces verbales ou physiques, et ce dès les premiers signaux.
L’affaire Dominique Fells est terrifiante, mais-elle doit servir de réveil. Elle révèle comment une relation intime, traversée par l’ignorance et la haine, peut devenir meurtrière. À défaut d’être universelle, cette histoire est un avertissement : le genre ne se révèle pas, il se respecte. Et l’éducation, la prévention, la reconnaissance des droits LGBTQIA+ restent nos meilleurs remparts face à de tels drames.
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