Une découverte qui bouleverse notre compréhension de la vie marine et de l’origine de l’oxygène sur Terre.
Une découverte inattendue dans les abysses
En 2024, une équipe internationale dirigée par le professeur Andrew Sweetman de la Scottish Association for Marine Science (SAMS) a détecté un phénomène inédit dans la zone Clarion-Clipperton, entre Hawaï et le Mexique : la production d’oxygène dans l’obscurité totale, à plus de 4000 mètres de profondeur.
Les chercheurs utilisaient des chambres benthiques pour mesurer la consommation d’oxygène des sédiments marins. Contre toute attente, les capteurs ont révélé une augmentation de la concentration d’oxygène, alors qu’aucune lumière ne permet la photosynthèse.
Une hypothèse électrochimique : les “géobatteries”
L’explication avancée repose sur les nodules polymétalliques, des galets riches en manganèse, cobalt et nickel. Ces nodules, naturellement chargés électriquement, pourraient générer une tension suffisante (jusqu’à 0,95 V) pour déclencher une électrolyse de l’eau de mer, séparant l’oxygène et l’hydrogène.
Ce processus, s’il est confirmé, ferait des nodules de véritables géobatteries naturelles, capables de produire de l’oxygène sans lumière.
Des implications majeures pour la science et l’environnement
- Origine de la vie : Cette découverte remet en question le dogme selon lequel l’oxygène terrestre provient exclusivement de la photosynthèse. Elle ouvre la voie à une révision des théories sur l’apparition de la vie aérobie.
- Exploration spatiale : Si ce mécanisme existe sur Terre, il pourrait aussi exister sur des lunes océaniques comme Encelade ou Europe, offrant des pistes pour la recherche de vie extraterrestre.
- Exploitation minière : Les nodules ciblés par l’industrie minière pourraient jouer un rôle écologique crucial. Leur extraction pourrait perturber des processus encore méconnus, justifiant un moratoire sur l’exploitation des grands fonds.
Une controverse scientifique
Malgré l’enthousiasme, la communauté scientifique reste divisée. Certains experts pointent des lacunes méthodologiques, comme l’absence de détection du dihydrogène attendu lors de l’électrolyse, ou des tensions insuffisantes pour garantir le phénomène. D’autres y voient une déformation du contexte géologique, alimentée par des conflits d’intérêts liés au financement de la recherche.
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