Coup de tonnerre à Matignon. Après seulement 27 jours en fonction, et quelques heures à peine après l’annonce de la composition de son gouvernement, Sébastien Lecornu a remis sa démission au Président de la République, Emmanuel Macron, qui l’a acceptée. Cette démission, qui intervient en ce 6 octobre 2025, plonge la France dans une crise politique sans précédent.
La saga de ce gouvernement aura été courte, mais spectaculaire. Nommé Premier ministre le 9 septembre, Sébastien Lecornu avait déjà mis trois semaines à former une équipe, tant les négociations avec l’opposition (notamment Les Républicains et les Centristes) étaient ardues pour tenter de trouver une majorité à l’Assemblée Nationale.
Un gouvernement à la durée de vie record… de brièveté
L’annonce officielle de la composition du gouvernement Lecornu, faite tard dans la soirée de dimanche, a immédiatement fracturé le socle politique fragile. Les soutiens potentiels se sont désolidarisés en cascade.
Les critiques, notamment de la droite, ont été cinglantes. Le nouveau gouvernement, jugé pas assez « rupturiste » et pas assez large, n’aurait eu aucune chance d’obtenir la majorité. Face à l’impossibilité de prononcer sa déclaration de politique générale dans des conditions acceptables, la seule issue restait la démission.
« C’est l’illustration dramatique de l’impasse politique totale à Paris, » analyse un observateur politique. « Le Président a nommé un Premier ministre qui n’avait aucune marge de manœuvre et qui est tombé dès la première vague. C’est un record de brièveté pour la Vème République. »
Et maintenant ? Quel impact pour La Réunion ?
La démission de M. Lecornu place désormais l’Élysée face à un choix crucial :
- Nommer un autre Premier ministre : Trouver une personnalité capable, cette fois, de rassembler une majorité ou de gouverner par décrets (via l’article 49.3).
- La Dissolution : La piste d’une dissolution de l’Assemblée Nationale est à nouveau évoquée. C’est la solution la plus radicale pour sortir de l’impasse, mais elle est très risquée pour le camp présidentiel.
Pour La Réunion, cette instabilité a des conséquences directes. Qui va désormais reprendre les dossiers urgents et spécifiques à l’Outre-mer, notamment ceux concernant l’économie locale et la crise sociale ? L’ancien ministre des Outre-mer, très au fait des problématiques insulaires, laisse derrière lui des dossiers en suspens, sans véritable interlocuteur à Matignon.
La France est en suspens, en attendant que le Président Macron tranche sur la suite à donner à cette crise inédite.
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