Chaque mois, l’augmentation du prix à la pompe et la hausse constante de la facture d’électricité rappellent aux Réunionnais la double peine de l’insularité. Alors que La Réunion dispose d’un potentiel exceptionnel en énergies renouvelables (solaire, éolien, géothermie), l’île reste prisonnière des énergies fossiles importées. Cette dépendance coûte cher aux ménages, et pose la question de l’ambition énergétique de l’île : où est passée la promesse du 100 % renouvelable ?
Pour le Réunionnais moyen, le prix du plein est un poste budgétaire critique qui grève le pouvoir d’achat. Malgré un système de péréquation tarifaire censé atténuer l’impact des taxes et des coûts de transport, les prix à la pompe et les tarifs de l’électricité restent parmi les plus élevés de France, ce qui impacte lourdement les familles et les entreprises.
Le Paradoxe de l’Énergie Verte
Le véritable scandale réside dans le contraste entre les ressources naturelles de l’île et sa consommation :
- Le Fardeau du Fossile : L’électricité produite à La Réunion repose encore largement sur des centrales thermiques (fioul lourd et charbon). Ce choix est l’une des raisons principales de la cherté de l’énergie et des émissions de CO2.
- La Lenteur de la Transition : Malgré des objectifs ambitieux (l’autonomie énergétique), le déploiement des infrastructures solaires, des hydroliennes, ou l’exploitation de la géothermie reste lent et confronté à des contraintes administratives et foncières.
« On parle d’une île verte, mais nos véhicules roulent à l’essence importée et nos lumières sont alimentées par du charbon ou du fioul. C’est un contresens écologique et économique, » dénonce un spécialiste local de la transition. « La dépendance énergétique, c’est un coût caché de la vie chère. »
Qui gagne dans ce monopole ?
L’article interroge l’impact du monopole des acteurs historiques (transporteurs, EDF) qui contrôlent l’importation et la distribution, limitant la concurrence et l’innovation.
Pour que La Réunion puisse enfin respirer financièrement et écologiquement, une action politique forte est nécessaire :
- Accélérer l’investissement dans les infrastructures de stockage (batteries) pour fiabiliser les énergies renouvelables intermittentes.
- Encourager massivement l’autoconsommation électrique pour les ménages et les entreprises.
- Ouvrir la concurrence pour faire pression sur les marges des importateurs de carburant.
Sans une volonté politique ferme de briser le « tout fossile », le prix de l’énergie restera la double peine des Réunionnais.
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