Moqueries, insultes, isolement, coups, cyberharcèlement… Le harcèlement scolaire est une réalité silencieuse mais bien présente dans les établissements de l’île. Derrière les grilles des écoles, collèges et lycées de La Réunion, certains enfants vivent chaque jour dans la peur.
Malgré les campagnes de sensibilisation, les témoignages continuent d’affluer : élèves bousculés à la récréation, élèves stigmatisés pour leur apparence, leur accent, leur origine ou leur différence. Le harcèlement scolaire ne fait pas de bruit, mais il laisse des traces durables.
Des parents racontent leur impuissance face à des situations répétées de violence psychologique. Leurs enfants changent de comportement, dorment mal, développent de l’anxiété ou refusent d’aller en cours.
Si certains établissements font des efforts, tous ne sont pas équipés pour faire face. Le manque de personnel encadrant, la crainte de stigmatiser les auteurs, ou le silence des témoins rendent la lutte complexe.
Selon les dernières données du rectorat, près d’un élève sur dix serait victime de harcèlement scolaire à La Réunion. Et ce chiffre pourrait être sous-estimé.
À l’ère des réseaux sociaux, le harcèlement ne s’arrête plus à la sortie des classes. Groupes WhatsApp, stories moqueuses, vidéos humiliantes… le cyberharcèlement touche désormais aussi les élèves dès le collège.
À La Réunion, des associations locales comme Parle avec Moi, UNAFAM ou des collectifs de parents commencent à se mobiliser pour accompagner les familles et créer des espaces de parole.
La lutte contre le harcèlement ne repose pas seulement sur l’école : elle concerne toute la société. En parler, c’est déjà commencer à agir.
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