Le combat pour la reconnaissance des préjudices subis par les enfants réunionnais déplacés dans l’Hexagone entre 1963 et 1982 continue. Alors que sa proposition de loi a été refusée à l’ordre du jour par la Conférence des Présidents le 13 mai dernier, Karine Lebon, députée de la 2ᵉ circonscription de La Réunion, ne désarme pas.
Très investie sur cette question depuis le début de son mandat, Karine Lebon a réaffirmé sa détermination totale à faire avancer le texte, qui vise à reconnaître la responsabilité de l’État et à mettre en place un dispositif de réparation mémorielle et matérielle.
« Je l’ai dit et je le répète : je ne lâcherai rien. Je continue le travail en coulisses, j’interpelle, j’écris, je rencontre. Chaque jour compte pour les survivants. Chaque jour de plus est un jour de trop sans reconnaissance ni réparation », déclare-t-elle.
La fin de session parlementaire s’annonce décisive. Cette semaine, la députée a prévu deux rendez-vous clés : Mercredi, avec le cabinet du Premier ministre à Matignon,Jeudi, avec celui du ministre chargé des Relations avec le Parlement. Ces rencontres ont pour but d’obtenir un arbitrage favorable, en espérant une inscription prochaine du texte à l’agenda parlementaire.
Pour les victimes de la Creuse, il ne s’agit plus d’attendre des gestes symboliques, mais d’obtenir des engagements concrets. Karine Lebon, soutenue par de nombreuses associations et par le Collectif des Enfants de la Creuse, insiste :
« Il faut que ça bouge, et vite. Ce texte doit être adopté pendant que nous en avons encore les moyens politiques. L’histoire jugera notre capacité à réparer cette injustice d’État. »
Entre les efforts associatifs, les mobilisations citoyennes et les initiatives parlementaires, une loi mémoire ambitieuse reste possible – mais le temps presse. Pour les survivants, la reconnaissance de l’État ne doit pas être reléguée à un horizon lointain, mais bien s’incarner ici et maintenant, par une volonté politique assumée.