Une affaire médicale suscite l’inquiétude à La Réunion : Marine, une patiente ayant subi une chirurgie mammaire à la clinique Durieux dans le Sud, se retrouve dans un état grave après avoir contracté une infection invasive à streptocoque A. Alors que son avocat dénonce de graves dysfonctionnements médicaux et institutionnels, l’Agence Régionale de Santé (ARS) appelle à la prudence en attendant les résultats de l’enquête.
Une convalescence difficile
Hospitalisée le 24 juin pour une réduction mammaire en ambulatoire, Marine a dû être transférée en urgence au CHOR quatre jours plus tard. Les examens ont révélé une infection au streptocoque A, une bactérie redoutée pour ses complications graves. Elle a été admise en réanimation dans un état critique.
Son avocat, Maître Alain Antoine, parle d’un cas alarmant : « Elle va très mal physiquement. Elle sort d’une infection nosocomiale grave, avec des atteintes aux reins, au foie, et des plaies importantes au niveau des seins. »
Accusations de négligence
Selon la défense, Marine n’aurait pas été suffisamment informée des risques post-opératoires ni correctement suivie après son retour à domicile. Malgré ses signaux d’alerte – fièvre et douleurs – le chirurgien n’aurait pas réagi.
Maître Antoine déclare vouloir saisir la justice et demander une expertise judiciaire : « Il faut déterminer si toutes les conditions de prise en charge ont été respectées. »
L’ARS temporise
Face aux accusations, l’ARS de La Réunion reste prudente. Dans un communiqué publié le 30 juillet, elle confirme avoir été informée de ce cas le 28 juillet, après l’hospitalisation de Marine. L’agence précise qu’aucun lien formel n’est, pour l’instant, établi entre l’opération et l’infection.
« Cette situation n’appelait pas de mesures complémentaires à ce stade », indique l’ARS. Elle rappelle que des investigations médicales sont en cours et appelle à ne pas tirer de conclusions hâtives.
Un contexte déjà tendu
Ce cas est le troisième signalé en un mois à La Réunion, après le décès d’un enfant à Saint-Paul et d’un nourrisson à Saint-Benoît, également dus au streptocoque A. L’avocat de la patiente fustige une gestion insuffisante de la situation par les autorités sanitaires : « Le rôle de l’ARS n’est pas de protéger un établissement, mais de protéger la population. »
Maître Antoine envisage même une plainte pénale : « Je me pose la question : est-ce que l’attitude de l’ARS a engendré une mise en danger d’autrui ? »
Des investigations en cours
Face à l’émotion suscitée, l’ARS reconnaît la complexité de la situation et du contexte sanitaire. Elle appelle à attendre les résultats des expertises médicales avant de rendre des jugements définitifs.
Pour l’heure, Marine reste en convalescence, marquée physiquement et émotionnellement, tandis que la lumière reste à faire sur les causes exactes de cette infection dramatique.
0 Comments