Et si l’archéologie devenait un immense canular ? C’est le pari — totalement assumé — de l’artiste américain Sunday Nobody, connu pour son art absurde et provocateur. Sa dernière œuvre ne s’expose ni dans un musée ni dans une galerie : elle repose désormais au fond de la Méditerranée, au large de la péninsule de Halkidiki, en Grèce.
Une sculpture absurde… mais très sérieuse
L’artiste a fait immerger une statue monumentale de Handsome Squidward, personnage iconique de SpongeBob SquarePants, reprenant la pose mythique du Discobole de Myron, chef-d’œuvre de la Grèce antique. Un mélange volontairement déroutant entre culture pop contemporaine et art classique.
L’objectif ? Dérouter les archéologues dans 500 ou 1 000 ans, lorsqu’ils tomberont sur cette relique anachronique et tenteront d’en comprendre le sens. Un pied de nez assumé aux méthodes scientifiques et aux certitudes historiques.
25 000 dollars pour une blague millénaire
Pour que la supercherie tienne dans le temps, Sunday Nobody n’a rien laissé au hasard. Il a étudié les matériaux capables de résister durablement à l’environnement marin, avant de commander une statue en bronze patiné de près de 3 mètres de haut, fabriquée par une entreprise chinoise. Coût total de l’opération : 25 000 dollars.
La sculpture a ensuite été acheminée en Grèce, puis immergée avec l’aide de son équipe, dans une zone discrète mais accessible aux courants marins — et, peut-être un jour, aux chercheurs du futur.
Art absurde ou critique du sens de l’Histoire ?
À première vue, l’initiative peut sembler totalement dénuée de sens. Mais derrière l’absurde, l’artiste interroge la manière dont nous interprétons les traces du passé, la fragilité des récits historiques et la projection de nos propres logiques sur des civilisations disparues.
En brouillant volontairement les repères, Sunday Nobody pousse la liberté artistique à son paroxysme : créer une œuvre sans public immédiat, destinée à un futur hypothétique… ou à personne.
Une œuvre invisible, mais virale
Paradoxalement, cette sculpture cachée est devenue virale grâce aux réseaux sociaux. Photos, vidéos et récits de l’opération circulent massivement, transformant une œuvre engloutie en phénomène culturel bien réel.
Reste une question : dans mille ans, qui rira le dernier ? Les archéologues… ou l’artiste.




















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