Les restrictions budgétaires engagées à l’échelle nationale ne sont pas sans conséquences pour les territoires ultramarins. À La Réunion, ces coupes dans les dépenses publiques inquiètent particulièrement dans le domaine de la santé. Selon Imaz Press, une personne sur huit sur l’île est concernée par une affection de longue durée (ALD). Derrière ce chiffre, ce sont des milliers de vies fragilisées, des parcours de soin plus lourds et un accès aux traitements de plus en plus incertain.
Car il ne s’agit pas seulement de chiffres comptables, mais bien de réalités humaines. Les ALD englobent des pathologies chroniques souvent invalidantes : diabète, cancer, maladies cardio-vasculaires… Leur prise en charge nécessite une continuité de soins, une disponibilité des spécialistes, des traitements réguliers et coûteux, et un accompagnement social adapté. Or, c’est précisément tout cela qui est menacé par les logiques de réduction budgétaire.
Dans un contexte insulaire marqué par les inégalités sociales, les déserts médicaux et la précarité d’une partie de la population, toute coupe dans les financements de la santé peut avoir des conséquences graves. Moins de personnel, moins d’accès aux soins, délais allongés : ce sont les patients les plus vulnérables qui en paieront le prix.
Ce débat sur les finances publiques ne peut faire abstraction de la réalité du terrain. Si la rigueur budgétaire devient synonyme de renoncement aux soins, alors c’est l’égalité d’accès à la santé qui vacille. Il est urgent que les décisions prises à Paris prennent en compte les spécificités locales de La Réunion, et les besoins concrets de sa population. Car ici, chaque économie mal ciblée peut devenir une urgence de santé publique.
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