La Maison de Grand-mère Kalle, c’est avant tout un mythe, mais un mythe tellement puissant qu’il a ancré sa « résidence » dans l’imaginaire collectif réunionnais. Souvent associée à la figure historique de Madame Desbassayns, ou à l’esprit malveillant de Sitarane, cette figure de sorcière terrifiante incarne la peur des forces obscures. Pour ce quatrième jour d’Halloween, Journal.re plonge dans la légende qui a fait trembler des générations d’enfants à travers l’île.
La Légende : Entre Cruauté et Punition
Il existe plusieurs versions de l’histoire de Grand-mère Kalle (ou Kalla), mais deux dominent :
- La Propriétaire Cruelle : La version la plus répandue raconte qu’elle était une riche et méchante propriétaire d’esclaves, si cruelle que son âme fut damnée après sa mort. Son fantôme, métamorphosé en un grand oiseau noir ou une vieille femme hideuse, erre désormais pour punir les enfants désobéissants et annoncer les mauvaises nouvelles (souvent la mort) aux portes des maisons.
- L’Esclave Rebelle : Une autre version la dépeint comme une belle esclave, nommée Kalla, qui se serait suicidée (parfois pendue ou jetée du Gouffre près de L’Étang-Salé) suite aux mauvais traitements. Son esprit revanchard reviendrait pour hanter l’Ouest de l’île.
Où est sa « Maison » ?
Grand-mère Kalle est partout et nulle part. Cependant, le lieu le plus souvent associé à son passage et à son pouvoir se trouve dans l’Ouest de l’île, vers les Hauts de Saint-Paul ou de Mahavel (dans le Sud), des zones historiquement liées à la sorcellerie et au marronnage.
Si sa maison physique n’existe pas, la peur qu’elle incarne, elle, est très réelle :
- Le Manifestation Sonore : Les Réunionnais affirment souvent qu’elle se manifeste par un rire sinistre et aigu (signe de la mort prochaine) ou des pleurs déchirants (signe que le malade va survivre).
- La Peur des Parents : Aujourd’hui encore, la phrase « Attention, Grand-mère Kalle va venir te chercher ! » est utilisée par les parents pour ramener l’ordre.
Grand-mère Kalle n’est pas seulement un fantôme, c’est un personnage essentiel du folklore de l’esclavage et de la mémoire traumatique de l’île, transformé en croque-mitaine qui continue de hanter l’imaginaire réunionnais.





















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