C’est une apparition qui bouleverse les passionnés de nature et qui fascine la communauté scientifique. Hier, au large de Langevin, dans le sud sauvage, une baleine à bec de Cuvier — aussi appelée baleine à bec d’oie — a été observée à plus de 1 000 mètres de profondeur. Un événement exceptionnel : cette espèce n’avait été vue que deux fois en 25 ans dans les eaux réunionnaises.
Une rencontre précieuse, documentée par Globice grâce à Tristan Simille et Marie Debord.
Un cétacé mythique, presque invisible à l’œil humain
La baleine à bec de Cuvier (Ziphius cavirostris) appartient au sous-ordre des odontocètes (les cétacés à dents). Discrète, furtive, passant l’essentiel de sa vie dans les grandes profondeurs, elle reste l’un des mammifères marins les plus difficiles à observer.
🔹 Taille : 6 à 7 mètres
🔹 Poids : 2,5 à 3 tonnes
🔹 Habitat : zones très profondes, loin des côtes
🔹 Comportement : approche la surface très brièvement, ce qui la rend presque fantomatique
Son passage au large de Langevin, dans une zone où les fonds tombent rapidement à plus de 1000 mètres, constitue donc une opportunité scientifique rare et une source d’émerveillement pour les observateurs.
Un champion du monde des profondeurs
Ce cétacé détient deux records mondiaux impressionnants :
🏆 Plongée la plus profonde jamais enregistrée : 2 992 mètres
🏆 Apnée la plus longue : 3h42, sans remonter à la surface
Des performances inégalées chez les mammifères marins, qui font de cette espèce un modèle d’adaptation extrême à la pression abyssale.
Ces capacités expliquent sa discrétion : la baleine à bec de Cuvier évolue dans des milieux que l’humain ne peut atteindre qu’avec des équipements spécialisés.
Une observation importante pour la science locale
À La Réunion, Globice suit et documente les cétacés depuis plus de 20 ans. Voir cette espèce est un indicateur précieux sur :
- la santé des écosystèmes pélagiques
- le passage ou l’installation temporaire de grands plongeurs aux abords de l’île
- les évolutions comportementales possibles liées au climat ou aux courants
Cette observation rare renforce la nécessité de protéger les zones profondes et les corridors migratoires autour de l’île, particulièrement dans un contexte de dérèglement climatique et de pression humaine croissante.
Un moment d’émotion dans le sud sauvage
Les images capturées révèlent toute la beauté de ce géant discret : une silhouette fuselée, des mouvements maîtrisés, presque silencieux. Une apparition brève, mais puissante — un rappel que les profondeurs de nos océans abritent encore des mystères immenses.
Pour les équipes de Globice, c’est une rencontre « précieuse », qui confirme une fois de plus la richesse exceptionnelle des eaux réunionnaises.






















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