Après une période d’accalmie relative, la question du risque requin refait surface à La Réunion, exacerbée par des observations régulières et la pression croissante sur les dispositifs de sécurité. L’efficacité des filets de protection et la pertinence des mesures de prévention sont de nouveau mises en cause par les usagers de l’océan, surfeurs comme baigneurs. La Réunion est-elle en train de baisser la garde, laissant planer le spectre d’une nouvelle série d’accidents ?
Pour beaucoup de Réunionnais, l’océan reste un espace de loisirs sous haute surveillance. Malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics, la peur est tenace. Le principal point de friction concerne la fiabilité et la pérennité des dispositifs de sécurisation.
Filets : le « tapis de protection » qui craque ?
Les zones protégées par des filets, censées garantir une baignade sans risque, sont régulièrement confrontées à des problèmes de déchirure ou de maintenance, notamment après des houles importantes. Ces incidents créent un sentiment de fausse sécurité et obligent les maîtres-nageurs sauveteurs (MNS) à interdire la baignade et le surf, frustrant les usagers et les professionnels du tourisme.
« On demande des solutions durables. Un filet, c’est bien quand il tient. Mais dès qu’il y a une houle, on se retrouve au point de départ, » déplore un représentant d’une association de surfeurs de l’Ouest. « On a besoin de plus de vigies, de plus de moyens de prévention en temps réel, et d’une approche scientifique renouvelée, pas seulement d’un mur invisible sous-marin qui coûte une fortune à entretenir. »
Le dilemme de la prévention et de la cohabitation
Le débat se recentre aujourd’hui sur la cohabitation avec les espèces de requins bouledogues et tigres. L’article questionne :
- La transparence sur les données d’observation et de marquage.
- L’investissement dans la recherche et les technologies de détection.
- La sensibilisation des usagers qui, avec le temps, peuvent avoir tendance à relâcher leur vigilance en dehors des zones balisées.
L’enjeu n’est pas seulement sécuritaire, il est aussi économique et social. La Réunion ne peut pas se permettre de revivre les heures sombres de la crise requin. Pour cela, la confiance entre les autorités et les pratiquants de l’océan doit être restaurée, et les moyens alloués à la sécurité doivent être à la hauteur du risque.
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