La Réunion va-t-elle perdre son histoire ? Ces plages et ces vestiges qui disparaîtront d’ici 2050.

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La menace climatique ne se résume pas aux cyclones. Une force plus lente, mais tout aussi destructrice, ronge nos côtes : l’élévation du niveau de la mer. D’ici 2050, selon les projections scientifiques, La Réunion pourrait dire adieu non seulement à des plages emblématiques, mais aussi à des sites historiques et sentimentaux. C’est l’histoire de l’île qui est en train d’être engloutie.

Les yeux des Réunionnais sont souvent tournés vers le ciel en période de pluie intense. Pourtant, c’est bien la mer, qui fait notre fierté, qui s’apprête à nous voler une partie de notre mémoire collective. L’érosion côtière et la montée des eaux s’accélèrent, mettant en péril des trésors insoupçonnés, loin des grands discours politiques.

L’alerte invisible : quand le patrimoine s’effondre

L’urgence n’est plus seulement de protéger les digues, mais de sauvegarder les fragments de notre passé, souvent situés au plus près de l’océan.

Prenons le cas des anciens fours à chaux de Saint-Paul ou de Saint-Leu. Ces vestiges de l’industrie sucrière et de l’architecture coloniale, construits il y a plus d’un siècle, sont aujourd’hui directement exposés. Régulièrement inondés lors des fortes houles, leurs fondations s’affaiblissent. Ils ne sont pas de simples ruines : ils racontent l’ingéniosité de nos ancêtres et l’essor économique de l’île.

Même constat pour certaines petites chapelles côtières ou les carrés de pêche traditionnels à l’Est, qui, pendant des générations, ont servi de points de repère aux marins. Ces lieux, chargés d’histoire et de spiritualité, sont progressivement grignotés, risquant de disparaître sans que l’on s’en aperçoive.

« C’est comme si on effaçait les pages d’un livre de famille. Si ces vestiges tombent, on perd la preuve physique de notre histoire, » alerte un expert de l’environnement, spécialisé en géomorphologie côtière.

Le prix de la protection : peut-on sauver nos côtes ?

Sauver ce patrimoine a un coût astronomique. La protection du littoral contre l’érosion nécessite des investissements lourds en matière de génie civil ou de solutions plus douces, dites « fondées sur la nature » (restauration des mangroves, des zones humides).

  • Le dilemme financier : Les collectivités locales se retrouvent face à un choix impossible : investir des millions pour des travaux de protection dont la pérennité n’est pas garantie au-delà de quelques décennies, ou « l’option du retrait », consistant à laisser la mer gagner du terrain et à déplacer les biens et les infrastructures.

Ce débat ne concerne pas que les hôtels de luxe ou les routes, il concerne l’âme de La Réunion. Sans une prise de conscience rapide et des financements massifs, l’érosion côtière promet d’être le plus grand voleur d’histoire de l’île au cours des trente prochaines années.


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