Meta remporte une bataille décisive aux États-Unis.
Après plusieurs années de procédure, un juge fédéral a finalement estimé que la FTC n’avait pas apporté la preuve que Meta dominait encore le marché des réseaux sociaux. Une décision qui offre à Mark Zuckerberg un souffle juridique majeur – et rebat les cartes du paysage numérique mondial.
Un procès tentaculaire qui dure depuis cinq ans
L’affaire commence il y a cinq ans, lorsque la Commission fédérale du commerce (FTC) accuse Meta d’avoir construit un monopole illégal en rachetant deux géants : Instagram (2012) et WhatsApp (2014).
Selon l’agence américaine, ces acquisitions avaient étouffé la concurrence au point de rendre Meta incontournable pour quiconque souhaitait exister dans l’univers social.
Le procès — marqué par plusieurs rebondissements — avait déjà été rejeté une première fois en 2021 pour manque de preuves. Une version renforcée de la plainte avait ensuite été acceptée en 2022, ouvrant la voie à une série d’auditions très médiatisées : Mark Zuckerberg, Sheryl Sandberg, Kevin Systrom et d’autres figures-clés de l’entreprise.
La FTC souhaitait aller très loin : elle réclamait tout simplement que Meta soit contrainte de se séparer d’Instagram et de WhatsApp, un scénario qui aurait bouleversé l’écosystème numérique mondial.
Le juge tranche : Meta n’est plus en situation de monopole
Dans une décision très détaillée, le juge James Boasberg a finalement estimé que l’accusation ne tenait pas.
Selon lui, le marché des réseaux sociaux a évolué trop rapidement pour que l’on puisse encore parler de monopole durable.
Le juge met en avant plusieurs points déterminants :
- l’ascension fulgurante de TikTok,
- la puissance de YouTube comme espace social hybride,
- l’évolution des usages, avec des jeunes qui délaissent Facebook,
- la nécessité pour Meta d’innover en permanence pour ne pas perdre de terrain.
En clair : Meta reste un géant, mais n’est plus une entité dominante écrasant ses concurrents comme au début des années 2010.
Une décision lourde de conséquences dans la guerre mondiale contre les Big Tech
Ce jugement représente un coup dur pour la FTC, qui mène depuis plusieurs années un combat ambitieux contre les géants du numérique.
La décision intervient aussi dans un climat judiciaire complexe pour les Big Tech. Quelques semaines plus tôt, dans un autre dossier majeur, Google a été reconnu coupable de monopole illégal. Pourtant, là encore, la sanction est restée limitée : aucune obligation de céder Chrome ou d’opérer une restructuration, contrairement aux attentes.
Ces décisions successives montrent une tendance :
👉 les juges américains adoptent une approche plus prudente face aux demandes radicales de démantèlement des grandes entreprises technologiques.
La victoire de Meta n’est pas qu’un succès juridique : elle rebat les cartes d’un paysage numérique en pleine mutation.
Les plateformes ne sont plus seules en compétition — TikTok, YouTube, et demain peut-être d’autres acteurs — forcent les géants historiques à revoir leurs stratégies.
Pour Mark Zuckerberg, cette décision marque une respiration bienvenue au moment où Meta investit massivement dans l’IA et le métavers.
Pour la FTC, c’est un signal : la lutte contre les Big Tech ne s’annonce pas simple.
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