L’accès à l’eau à Mafate : le Rotary relance le débat et agit concrètement

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À Roche Plate, l’installation de 34 citernes de 2 400 litres en début d’année avait marqué une première étape. Mais pour le Rotary Club de Saint-Denis La Montagne, le combat pour garantir l’accès à l’eau à Mafate ne fait que commencer. Jeudi 28 août, une conférence publique a remis ce sujet vital au cœur de l’actualité, rappelant que les habitants du cirque sont toujours confrontés à des pénuries d’eau chroniques.

Un constat lourd de sens quand, à l’échelle mondiale, l’Organisation mondiale de la Santé souligne que deux milliards de personnes n’ont pas accès à une eau potable salubre. Les Mafatais en font partie, malgré l’image paradisiaque que renvoie ce territoire classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Vanessa Miranville, maire de La Possession et présidente du GIP Mafate, a rappelé que ce territoire de 10 000 hectares et ses 900 habitants dépendent d’une logistique fragile. Le GIP consacre déjà 400 000 euros pour diagnostiquer la situation et lancer des travaux prioritaires. « L’eau est plus qu’une question de survie à Mafate : elle conditionne l’équité, l’avenir économique et la dignité des populations », a-t-elle insisté.

Même son de cloche du côté universitaire : M. Rivière, vice-président de l’Université de La Réunion, a souligné la responsabilité des institutions et rappelé que le changement climatique accentue la raréfaction de la ressource.

La chercheuse Maëlle Nicaud (OIES, Université de La Réunion) a mis en lumière un paradoxe criant : aucun des cinq critères définissant le droit à l’eau (quantité, qualité, accessibilité physique et économique, acceptabilité sociale) n’est respecté à Mafate. Les réseaux sont précaires, l’eau brute présente des risques sanitaires, et l’absence de service public laisse les habitants livrés à eux-mêmes.

Brigitte Tamaya Poyer, présidente du Rotary Club de Saint-Denis La Montagne, a rappelé l’impact positif des 34 citernes installées en février : elles sécurisent les familles, limitent les coûteuses livraisons par hélicoptère et soutiennent le tourisme local.

Mais les défis restent considérables. Stéphane Ah Fat, président de l’association CIEL 974, a présenté la phase 2 du projet : un raccordement depuis une source au pied du Maïdo, nécessitant plus d’un kilomètre de conduites transportées uniquement par hélicoptère. Un chantier complexe, évalué à 50 000 euros, que le Rotary s’est engagé à accompagner aux côtés des habitants.

Au total, plus de 80 000 euros devraient être mobilisés pour garantir un accès plus sûr à l’eau à Roche Plate et ses 34 familles. Mais au-delà des chiffres, le message est clair : Mafate ne peut continuer à dépendre de la débrouille des habitants pour une ressource aussi essentielle. Les institutions, scientifiques et associations doivent unir leurs forces pour bâtir une solution durable.


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1 Comments

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  1. et demander à chaque touriste d’apporter sa consommation en eau ? Pour boire cuisiner se laver faire la vaisselle ? ,? écolo quoi ! et Rotaryesque !

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