Malgré l’espoir d’un retour à la normale après le cyclone Garance, les marchés forains de La Réunion continuent d’afficher des prix élevés pour certains produits phares, notamment la tomate, tandis que d’autres fruits et légumes voient leurs tarifs se stabiliser.
En avril 2025, la tomate demeure le symbole de la crise post-cyclonique. Sur les marchés forains, son prix oscille entre 6 et 8 euros le kilo, un niveau inédit qui pèse lourdement sur le budget des ménages réunionnais. Cette flambée s’explique par la destruction massive des cultures lors du passage du cyclone Garance, qui a provoqué une raréfaction de l’offre locale. Au marché de gros de Saint-Pierre, le kilo de tomate se négocie autour de 4 euros, mais la tension reste forte sur les étals de détail5.
« Les tomates, quand il y en a beaucoup, c’est 1,50 euro le kilo, ce n’est pas aussi cher. Mais là, il y a une grosse diminution des tomates, c’est pour ça. Dans l’Est, il n’y a pas de tomate du tout », explique Jean-Paul Seringom, marchand de fruits et légumes5.
Selon les dernières infographies de la DAAF, la majorité des autres fruits et légumes présentent des prix relativement stables en avril, malgré quelques hausses ponctuelles. Les lentilles et les poivrons, par exemple, voient leur prix grimper jusqu’à 10 euros le kilo, conséquence directe des difficultés d’approvisionnement et de la faiblesse de la production locale.
En revanche, certains produits bénéficient d’une offre plus régulière, ce qui limite les hausses. L’indice des prix des produits frais, publié par l’INSEE, reflète néanmoins une tension persistante sur l’ensemble du marché, avec une évolution toujours orientée à la hausse par rapport à la période précédant le cyclone.
Face à ces prix élevés, les consommateurs s’adaptent en achetant de plus petites quantités ou en se tournant vers des alternatives moins onéreuses. « J’en achète juste 2-3 pour faire le rougail tomates. Je ne vais pas en prendre 1 kilo quand même ! », témoigne une cliente sur un marché forain.
Du côté des professionnels, l’espoir d’une accalmie demeure : « Les plantations sont en train de se faire et les récoltes devraient arriver assez rapidement, donc il y aura une baisse de prix », anticipe Jean-Max Payet, directeur du marché de gros de Saint-Pierre.
La situation actuelle favorise les importations, notamment pour pallier le manque de production locale. Les données douanières confirment une augmentation des volumes importés pour certains produits agricoles frais, une tendance qui pourrait se poursuivre tant que la filière locale n’aura pas retrouvé sa pleine capacité.
0 Comments