En apparence, c’est une visite institutionnelle comme tant d’autres. Ce lundi 19 mai, Cyrille Melchior, président du Conseil départemental de La Réunion, et Jeannick Atchapa, maire de Bras-Panon, ont inauguré une nouvelle chambre funéraire en plein cœur de la commune. Coût total : 1,05 million d’euros, dont 840 000 financés par le Département. Mais derrière cette inauguration, c’est un plan d’investissement bien plus vaste qui se dessine : 6,2 millions d’euros injectés en six ans dans le cadre des Pactes de Solidarité Territoriale (PST).
Un chiffre impressionnant. Mais à quoi correspond réellement cet engagement financier ? Le Département a, depuis 2018, mis en place des outils de contractualisation avec les communes pour répondre à leurs besoins spécifiques. Une approche sur-mesure, selon Cyrille Melchior : « Chaque territoire a ses priorités, et il faut adapter notre soutien à ces réalités. »
À Bras-Panon, ce soutien se traduit par plusieurs projets concrets : un laboratoire de transformation de fruits et légumes, en particulier autour de la filière fruit à pain, visant à doper l’activité économique locale. Autre exemple : une opération d’amélioration de l’habitat, destinée aux personnes âgées ou en situation de handicap, souvent exclues des autres dispositifs d’aide.
Mais ces actions suffisent-elles à garantir un développement durable pour la commune ? Difficile à dire. Si l’enveloppe allouée jusqu’en 2026 dans le cadre du nouveau Pacte Département-Territoire (PDT) atteint 3,4 millions d’euros, la question de l’autonomie des communes reste posée. Peut-on imaginer un avenir où elles ne dépendraient plus du bon vouloir des collectivités ?
Dans le lotissement Bengali, les travaux routiers – co-financés à 51 % par le Département – marquent une autre avancée visible : voiries, assainissement, végétalisation. Un chantier à 3,5 millions d’euros. Mais là encore, une interrogation demeure : ces réalisations amélioreront-elles vraiment la vie quotidienne des habitants ?
En filigrane, l’annonce de ces investissements révèle une autre réalité : celle d’une Réunion où les collectivités locales cherchent des leviers pour exister, innover, et surtout répondre à des besoins sociaux profonds. Le soutien du Département à Bras-Panon est réel. Mais suffira-t-il à inverser durablement les dynamiques de fragilité ?
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