Le Letchi de La Réunion est sans conteste le symbole ultime des fêtes de fin d’année. Attendu avec impatience, il est l’ingrédient phare de la table de Noël et le cadeau précieux envoyé aux proches en Métropole. Mais après un mois de novembre marqué par les premières cueillettes chères et des aléas climatiques, l’inquiétude monte : le « fruit de Noël » sera-t-il réservé aux portefeuilles les plus garnis ? Enquête sur les prix et les enjeux de la récolte 2025.
Des prix qui mettent la pression sur le budget
Depuis l’arrivée des premières barquettes sur les étals, les prix affichés ont fait grimacer : entre 8 € et 12 € le kilo pour les premiers fruits. Si ce tarif est appelé à baisser avec l’arrivée massive de la pleine production, les agriculteurs tempèrent l’optimisme.
La récolte de 2025 a été perturbée par la sécheresse précoce, ce qui a pu impacter le rendement de certains vergers.
« Je ne me vois pas acheter le letchi à ce prix-là pour un repas de famille. Ça fait mal au cœur, c’est une tradition, mais on va devoir se rabattre sur les ananas, » confie une cliente sur le marché de Saint-Paul.
Pour les familles modestes, le letchi risque de devenir un produit de luxe, alors qu’il devrait être le fruit du partage.
Le dilemme de l’export
Le prix est aussi tiré vers le haut par l’exportation. Le letchi réunionnais est très recherché pour sa qualité (surtout la variété ‘Kwai Mi’), et les professionnels peuvent le vendre à prix d’or à l’étranger ou en Métropole (où il atteint parfois 20 € à 30 € le kilo dans les boutiques de luxe).
Ce marché d’exportation, s’il est vital pour la filière locale, crée une concurrence directe avec le consommateur réunionnais. Le débat est lancé chaque année : faut-il favoriser l’export pour le bénéfice des producteurs, ou maintenir des prix accessibles localement pour préserver la tradition ?
Conseils pour l’acheteur avisé
Pour espérer payer le letchi entre 5 € et 7 € le kilo (un prix considéré comme « raisonnable » par les consommateurs), il faudra attendre la mi-décembre (après le 10) et privilégier l’achat directement auprès des petits producteurs au bord des routes, ou sur les marchés forains tôt le matin.
Nous lançons le débat : Quel est le prix maximum que vous êtes prêts à payer pour un kilo de letchi cette année ? Est-ce devenu un luxe pour vous ?




















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