Madagascar figure aujourd’hui parmi les dix pays les plus pauvres du monde. Plus de 75 % des Malgaches vivent sous le seuil de pauvreté, beaucoup peinent à consommer un repas complet par jour, surtout dans les zones rurales.
C’est dans ce contexte de misère persistante qu’une interview du président malgache à une journaliste française a déclenché une vague d’indignation. Le commentateur de la séquence a décrit sa réponse comme « glaciale » et « lunaire ».
La philosophie présidentielle : le bonheur sans richesse ?
Interrogé sur la faim, le président a relativisé les indicateurs de pauvreté, estimant qu’ils « ne sont pas les mêmes partout ». Selon lui, on peut être heureux sans argent, ni eau, ni électricité.
Il a comparé la situation d’un ouvrier européen gagnant 1 200 € à celle d’un paysan malgache touchant 100 €, jugeant ce dernier « plus heureux ».
« On peut vivre heureux sans les barèmes que le monde nous impose », a-t-il affirmé, tout en ajoutant vouloir « améliorer les conditions de vie » de la population.
Une déconnexion jugée insoutenable
Ces propos ont provoqué la stupeur. « Peut-on être heureux sans manger ? », s’interroge le commentateur, dénonçant une déconnexion totale du pouvoir face à la souffrance du peuple.
La réalité est pourtant brutale : coupures d’électricité de 12 heures, pénuries d’eau, chômage massif, et manifestations réprimées dans le sang.
Selon les Nations Unies, les récentes protestations contre la vie chère ont fait une vingtaine de morts.
Une crise politique sous tension
Sous pression, le président a renvoyé son gouvernement. Une décision jugée purement cosmétique, sans impact sur la misère quotidienne.
Les jeunes Malgaches réclament des actions concrètes : accès à l’eau, à la santé, à l’éducation, et à de vraies opportunités économiques.
Pour beaucoup, ces propos présidentiels trahissent une indifférence inquiétante. Certains rappellent que le chef de l’État possède un passeport français, alimentant l’image d’un dirigeant déconnecté de la réalité du peuple qu’il gouverne.
Un avertissement historique
Ce drame malgache envoie un message clair : les peuples finissent toujours par dire stop. Quand la pauvreté devient synonyme d’humiliation, la colère prend le pas sur la peur.
Et à Madagascar, cette colère est déjà dans la rue.
Source :
TV5MONDE Info
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