Bien que le début officiel de la campagne sucrière 2025 tarde encore à être officiellement lancé, la coupe de la canne à sucre a d’ores et déjà commencé dans plusieurs champs de l’île. Cette activité, qui marque chaque année un temps fort pour l’économie locale, redonne du travail aux journaliers agricoles et fait renaître l’effervescence dans les plantations. Néanmoins, derrière cette dynamique apparente se cache une réalité bien plus nuancée, avec des récoltes qui s’annoncent très inégales selon les exploitations.

Gilbert Clain, un agriculteur expérimenté, ne cache pas sa contrariété face à la qualité de ses cannes cette année. Le cyclone Garance, qui a frappé La Réunion plus tôt dans l’année, a sévèrement endommagé ses plantations. Cette dégradation a eu un impact direct et préoccupant sur ses perspectives de récolte. Là où il pouvait espérer atteindre 160 tonnes sur ses 5 hectares en 2024, il ne prévoit plus aujourd’hui que 100 tonnes, soit une chute drastique qui compromet une partie de la rentabilité de son exploitation. Ce déficit de production constitue un véritable coup dur pour cet agriculteur, qui voit ses efforts anéantis par des phénomènes météorologiques imprévisibles.

Cependant, à Sainte-Rose, un autre producteur semble avoir été épargné par les caprices du climat et affiche un optimisme remarquable. Il affirme n’avoir que très rarement vu des cannes aussi vigoureuses et de si belle qualité dans ses champs, défiant ainsi les prévisions globales qui s’attendaient à une campagne plus faible en volume et en qualité.

Cette disparité entre exploitants traduit bien la complexité de la campagne sucrière 2025, qui s’ouvre sous le signe de l’incertitude et des inégalités territoriales. Entre les conséquences du cyclone et les spécificités locales des sols, les perspectives varient fortement d’une commune à l’autre. Tous les regards restent tournés vers les prochaines semaines, dans l’espoir que les conditions climatiques se stabilisent et que les efforts des agriculteurs puissent être partiellement récompensés, malgré les défis qui s’accumulent.