À La Réunion, la pêche n’est pas seulement une activité économique : c’est aussi une tradition profondément ancrée dans la vie quotidienne des Réunionnais. Du pêcheur au port de Saint-Gilles au retraité qui jette sa ligne depuis les rochers de Sainte-Marie, chacun a une histoire avec la mer. Mais aujourd’hui, cette pratique ancestrale est confrontée à des bouleversements qui obligent l’île à réfléchir à son avenir.
La pêche fait partie de l’identité réunionnaise. Depuis des générations, elle nourrit les familles, rythme les journées et marque les échanges au marché. Thon, dorade, capitaine, espadon : ces poissons emblématiques sont au cœur de la gastronomie locale. Au-delà de l’alimentation, la pêche est aussi un moment de partage et de transmission, où les techniques et les savoirs se passent de père en fils, d’ami à ami.
Cependant, les pêcheurs constatent des changements. Le réchauffement climatique, la surexploitation et la dégradation des fonds marins mettent en péril certaines espèces. « On ne pêche plus autant qu’avant », confient plusieurs pêcheurs côtiers. Les houles plus fréquentes et plus violentes compliquent également les sorties en mer, réduisant les opportunités de capture.
À La Réunion, la pêche est multiple : professionnelle, artisanale, mais aussi récréative. Si les pêcheurs amateurs apprécient le plaisir de la ligne et la convivialité d’un barbecue au bord de mer, les professionnels, eux, s’inquiètent des quotas, des réglementations et des coûts toujours plus élevés pour entretenir leurs embarcations. Cet équilibre fragile entre loisir et activité économique reste un enjeu majeur pour l’avenir.
La question est cruciale : comment préserver cette activité sans épuiser les ressources marines ? Les autorités locales, avec l’appui de l’Europe, encouragent la gestion durable et la diversification, comme l’aquaculture. Mais la réussite de cette transition repose aussi sur la sensibilisation et l’implication de chacun.
Malgré les incertitudes, la pêche reste une passion. Elle symbolise le lien entre l’homme et l’océan, entre le passé et le futur. Sur les quais, dans les familles, au marché ou dans les lagons, ce patrimoine vivant continue d’unir les Réunionnais.
0 Comments