La communauté du streaming français est sous le choc. Jean Pormanove, connu sous les pseudonymes JP ou Raphaël Graven, est décédé en plein direct sur la plateforme Kick dans la nuit du 17 au 18 août 2025, à l’âge de 46 ans. Son décès, survenu après plus de 290 heures de live consécutives, met en lumière un climat de violences et d’humiliations qu’il subissait depuis plusieurs mois.
Une mort en plein direct
Quelques instants avant l’arrêt brutal de son live, les spectateurs ont entendu ce qui semblait être son dernier souffle. Le lendemain matin, ses collègues l’ont retrouvé inanimé dans son lit. Certains messages laissés dans le chat laissaient déjà entendre que “le Nisso”, surnom attribué à JP, était décédé sous les yeux de ses abonnés.
Une figure du streaming français brisée par les violences
Jean Pormanove était l’une des figures centrales de la scène française sur Kick, sa chaîne occupant la première place du classement national. Il faisait partie du groupe “Le Local”, composé de plusieurs streamers, dont Naruto, Safine et Koudou (un homme handicapé sous curatelle).
Ancien militaire souffrant de problèmes de santé, JP était régulièrement la cible d’humiliations, de violences verbales et parfois physiques, aux côtés de Koudou. Le chat participait activement à cette mécanique de violences, alimentant les « concepts humiliants », parfois choquants, imposés devant des milliers de spectateurs.
Une plateforme pointée du doigt
Contrairement à Twitch ou YouTube, Kick est accusée d’avoir laissé prospérer ce climat de violence, avec une modération beaucoup plus laxiste. JP lui-même avait déjà lancé des appels à l’aide en direct, allant jusqu’à contacter les forces de l’ordre et envoyer des messages à sa mère dans lesquels il affirmait se sentir « séquestré ».
Des enquêtes déjà en cours avant le drame
En décembre dernier, une enquête de Mediapart avait déjà révélé les violences quotidiennes subies par JP et Koudou. Le parquet de Nice avait ouvert une enquête préliminaire pour « violences volontaires en réunion sur personnes vulnérables » visant Safine. Cette procédure est toujours en cours.
Suite à ce décès, la ministre déléguée à l’intelligence artificielle et au numérique, Clara Chapaz, a saisi l’Arcom et signalé les faits sur la plateforme Pharos. La Haute Commissaire à l’enfance a, quant à elle, dénoncé des « contenus violents » et un « décès horrifiant ».
Les causes du décès encore à déterminer
Pour l’instant, le parquet de Nice précise qu’aucun élément suspect n’a été relevé à ce stade. Une autopsie est prévue afin de déterminer les causes exactes de la mort. Néanmoins, une phrase glaçante prononcée récemment par l’un de ses collègues résonne tragiquement :
« Si JP meurt en live, ce sera à cause de son état de santé, pas de nous. »
👉 Ce drame relance le débat sur la responsabilité des plateformes de streaming et sur la protection des personnes vulnérables face à la violence numérique.
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