Quatre patients de la Cleveland Clinic ont récemment bénéficié d’un remplacement de valve aortique (AVR) par voie transcervicale assistée par robot, une première mondiale. Ces interventions innovantes, dirigées par le Dr Marijan Koprivanac, ont permis une récupération rapide : une semaine après l’opération, les patients ont repris une vie active sans restrictions majeures.
Une approche chirurgicale révolutionnaire
L’AVR chirurgical traditionnel, bien que toujours efficace, reste invasif, impliquant souvent une sternotomie (ouverture du thorax). Mais avec les avancées technologiques, des méthodes mini-invasives ont émergé. Le Dr Koprivanac pousse encore plus loin cette évolution en combinant l’assistance robotique avec un accès transcervical, c’est-à-dire par une petite incision au niveau du cou.
Ce point d’entrée offre une excellente visibilité sur l’aorte et la valve aortique sans avoir à ouvrir le thorax. Jusqu’à présent, cette approche n’avait été testée que sur des cadavres. Grâce aux recherches menées au Lerner Research Institute, la technique a pu être perfectionnée avant son application clinique.
Détails techniques de l’intervention
L’opération repose sur quatre incisions, dont la principale est cachée dans un pli naturel du cou, minimisant ainsi les cicatrices visibles. L’équipe a utilisé deux types de valves : une Perceval L et trois Inspiris Resilia #25.
- Durée moyenne de clampage aortique : 140 minutes
- Durée moyenne d’hospitalisation : entre 3 et 6 jours
- Effets secondaires : un patient a nécessité un pacemaker à cause d’un bloc cardiaque post-opératoire.
La gestion de la douleur s’est révélée très simple, avec un recours limité aux antalgiques classiques (paracétamol et ibuprofène). Un patient a repris la course en salle une semaine après l’intervention ; un autre était déjà de retour à ses travaux agricoles à la troisième semaine.
Des bénéfices inédits pour les patients
« Pouvoir réaliser un remplacement de valve aortique sans incision thoracique est une avancée majeure », salue le Dr Marc Gillinov, chef du département de chirurgie thoracique et cardiovasculaire à la Cleveland Clinic. Le Dr Samir Kapadia, chef du service de cardiologie, souligne que cette technique pourrait séduire les patients si elle confirme une efficacité équivalente aux méthodes plus invasives.
Vers une normalisation de la technique
Le Dr Koprivanac continue de perfectionner la procédure, notamment en réduisant le temps de clampage à moins de 90 minutes. L’objectif final : permettre des sorties hospitalières dès le deuxième jour postopératoire, ce qui serait révolutionnaire pour une chirurgie cardiaque.
Son équipe travaille aussi sur l’optimisation des instruments chirurgicaux adaptés à cette voie d’accès étroite. Une fois la méthode stabilisée, elle pourrait être enseignée à d’autres centres hautement spécialisés.
La réussite de ces premières interventions ouvre la voie à une nouvelle ère de chirurgie cardiaque, alliant technologie robotique, mini-invasivité et récupération rapide. Si cette technique est confirmée par d’autres études, elle pourrait bien redéfinir les standards du remplacement valvulaire.
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