Ce dimanche 20 juillet 2025, La Réunion a honoré avec solennité la mémoire des victimes de crimes racistes et antisémites, ainsi que les “Justes de France”, ces hommes et ces femmes qui ont, au péril de leur vie, sauvé des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Une cérémonie empreinte de recueillement s’est tenue à Saint-Denis, au square Leconte de Lisle.
La cérémonie, présidée par le sous-préfet Frédéric Sautron, s’est déroulée en présence d’élus locaux, dont le député Philippe Naillet et la maire de Saint-Denis Ericka Bareigts, ainsi que des représentants de la communauté juive de l’île et du commandement militaire des FAZSOI. Après les discours officiels, un dépôt de gerbe a été effectué, suivi de la sonnerie aux morts, d’une minute de silence et de la Marseillaise. Ce moment solennel a rappelé l’importance de lutter contre le racisme, l’antisémitisme et toutes les formes de haine.
Le message de la ministre chargée de la mémoire et des anciens combattants, lu par le sous-préfet, a rappelé que la lutte contre l’intolérance devait être une priorité permanente. Marc Obadia, président de la communauté juive de La Réunion, a également souligné l’importance de maintenir ce devoir de mémoire, non seulement pour honorer les victimes mais aussi pour éviter que l’histoire ne se répète. Il a tenu à rappeler que la communauté juive fait partie intégrante de la République et qu’elle doit être protégée comme toutes les autres. Il a cependant exprimé une inquiétude : même si La Réunion reste relativement épargnée, la France métropolitaine voit renaître des formes de haine attisées par des événements extérieurs, fragilisant ainsi la cohésion sociale.
Cette journée nationale, instaurée pour ne jamais oublier les rafles, notamment celle du Vel d’Hiv en juillet 1942 où plus de 13 000 Juifs furent arrêtés par la police française avant d’être déportés, incarne un temps de recueillement mais surtout un appel à la vigilance collective. La reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans ces événements, officiellement exprimée en 1995 par le président Jacques Chirac, demeure un marqueur fort de cette volonté de ne pas oublier.
Dans un contexte mondial où les tensions identitaires et les actes racistes refont surface, la cérémonie de ce 20 juillet à Saint-Denis rappelle que la mémoire n’est pas seulement un hommage au passé, mais un engagement pour construire une société plus juste, solidaire et respectueuse des différences.