Une offre de service civique publiée par la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) provoque un vif scandale à La Réunion. Sa formulation prévoyait une indemnité supplémentaire de 820 euros par mois ainsi qu’un billet d’avion aller-retour, mais uniquement pour les candidats domiciliés dans l’Hexagone. Une différence de traitement qui a indigné de nombreux Réunionnais — et a déclenché la colère du député Frédéric Maillot.
“Nou lé pa plis, nou lé pa mwin : respeck a nou”
Sur ses réseaux sociaux, le député n’a pas mâché ses mots. Exprimant un sentiment largement partagé sur l’île, il parle d’un dispositif “discriminatoire”, symbole d’un système où les candidats extérieurs seraient favorisés au détriment des jeunes Réunionnais pourtant qualifiés.
Il rappelle également qu’il a déjà porté plainte dans le privé pour une problématique similaire, et s’indigne de voir ce type de pratiques “se produire ouvertement dans le secteur public”.
Une incitation à l’exogène ?
L’offre, relayée par France Travail, précise noir sur blanc que ces avantages financiers et logistiques s’appliquent uniquement aux candidats métropolitains.
Pour Frédéric Maillot, ce choix est injustifiable :
“Cet emploi peut être largement pourvu par des jeunes Réunionnais. Leur refuser ces avantages revient à créer des inégalités d’accès à l’emploi et à inciter à des candidatures exogènes. C’est une insulte à notre jeunesse.”
Le député annonce qu’il va saisir officiellement :
- le Préfet de La Réunion,
- les directeurs de la DAAF,
- France Travail Réunion.
Son objectif : obtenir des explications et s’assurer que ce type de pratique ne se reproduise plus dans les services de l’État.
La préfecture tente de calmer les esprits
Face à la colère grandissante, la préfecture a indiqué que l’annonce contenait des “erreurs matérielles”, actuellement en cours de suppression.
Aucune explication supplémentaire n’a été fournie sur l’origine ou l’intention réelle de cette formulation.
Un silence qui n’apaise pas forcément la population ni les élus locaux.
Un débat qui secoue régulièrement La Réunion
Cette affaire réactive un dossier sensible : l’accès des Réunionnais aux postes publics, et plus largement le sentiment que certaines institutions privilégient les profils venus de l’Hexagone, même lorsque les compétences existent localement.
Pour de nombreuses familles réunionnaises, cette polémique dépasse la simple erreur administrative :
c’est une question de dignité, de justice et de reconnaissance.





















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