Près d’un mois après le lancement de la campagne sucrière à La Réunion, les premiers résultats des analyses de récolte confirment les inquiétudes déjà exprimées par les professionnels de la filière. Dans l’Est de l’île, tant les volumes récoltés que la teneur en sucre sont nettement inférieurs aux chiffres enregistrés lors de la campagne 2024, elle-même déjà marquée par un niveau historiquement bas.
En décembre dernier, planteurs et industriels avaient tiré la sonnette d’alarme, déplorant une récolte de seulement un peu plus d’un million cent mille tonnes, accompagnée d’une richesse en sucre en dessous de la moyenne des dix dernières années. Cette situation avait alors fortement fragilisé les finances de la filière, compromettant son avenir.
Aujourd’hui, alors que la nouvelle saison débute, les premières mesures récoltées dans l’Est laissent présager un nouvel épisode décevant, accentué par les conséquences du cyclone Garance. Face à ce constat, les cultivateurs, représentés par la FDSEA, appellent à un soutien financier de la part de l’État et interpellent l’usinier Tereos pour une implication plus conséquente.
Des chiffres préoccupants dans l’Est
Stéphane Sarnon, président de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles, ne cache pas son anxiété. Après un mois de campagne, la teneur moyenne en sucre mesurée s’établit à seulement 10,32 points, alors que la moyenne insulaire s’élevait à 12,96 points l’année précédente.
Les résultats les plus préoccupants proviennent de la plateforme de Bois-Rouge, située à Saint-André, où la teneur en sucre descend jusqu’à 9 points seulement. Par ailleurs, certaines zones enregistrent une chute de moitié du tonnage comparé à 2024.
Ces pertes importantes s’expliquent notamment par les dégâts causés par le passage du cyclone Garance, qui a particulièrement impacté les cultures situées sur le littoral et les mi-pentes. Les communes de Sainte-Marie et Sainte-Suzanne, où la variété R579 est majoritairement cultivée, ont subi de plein fouet les vents violents. Cette variété est réputée pour sa fragilité face aux intempéries, ce qui aggrave encore la situation des planteurs.
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