Dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 août 2025, un acte choquant et humiliant a eu lieu sur le parvis de l’Hôtel de Ville, dans le IVe arrondissement de Paris. Deux hommes, âgés d’une vingtaine d’années, ont uriné sur une femme enceinte et ses deux filles, âgées de 6 ans et 14 mois, alors qu’elles dormaient à même le sol parmi un groupe d’environ 250 personnes.
Cette famille, présente depuis plusieurs jours dans ce rassemblement organisé par l’association Utopia 56 Paris, revendiquait une mise à l’abri urgente face à la crise du logement. Selon les témoignages recueillis par l’association, l’aînée a même reçu des gouttes d’urine sur le visage lors de cet acte d’une « extrême gravité ».
Malgré l’envie initiale de porter plainte, la mère, déjà épuisée par sa situation, a renoncé, craignant que cela ne complique davantage ses conditions de vie. « Depuis, ma fille n’arrive pas à dormir, elle pleure et craint qu’on revienne lui faire du mal », confie la mère, soulignant aussi que d’autres enfants se moquent de sa fille.
Les deux auteurs présumés ont pris la fuite, mais l’un d’eux a été interpellé par la police peu après. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « violences en réunion », tandis que la préfecture de police n’a pas encore communiqué sur l’affaire.
L’association Utopia 56, qui accompagne les personnes sans-abri présentes sur place, a rapidement nettoyé et remplacé les effets personnels souillés. Nathan Lequeux, coordinateur de l’association, dénonce la préméditation de cet acte et le climat délétère qui l’entoure : « On n’est pas face à des personnes alcoolisées, c’est un acte voulu et réfléchi. »
Ce triste événement s’inscrit dans un contexte de montée des discours haineux à caractère raciste, particulièrement dirigés contre les personnes sans-abri et migrants présents sur le parvis. « La parole raciste se libère et conduit à ce genre d’inhumanité », alerte Nathan Lequeux, qui dénonce l’absence de sécurité pour ces familles vulnérables.
Alors que la chaleur estivale pèse sur le campement, avec déjà des cas d’insolations et de brûlures, les familles restent déterminées à poursuivre leur mobilisation jusqu’à l’obtention de solutions d’hébergement pérennes.
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