Un vent de colère souffle à L’Étang-Salé. Le collectif citoyen « L’Étang-Salé Solidaire et Écologique » a lancé une pétition en ligne pour s’opposer au projet d’importation de sable blanc venu d’Égypte, destiné à recouvrir la plage emblématique du sud. Pour ses défenseurs, il s’agit d’un combat identitaire et écologique : préserver le sable noir volcanique qui fait partie du patrimoine réunionnais.
Le collectif dénonce un projet jugé dangereux et inutile. Sur le plan environnemental, l’introduction d’un sable étranger pourrait perturber la faune et la flore locales, voire représenter un risque pour la santé humaine. Sur le plan paysager, il pourrait accélérer l’érosion de la dune et dénaturer le site. Enfin, sur le plan économique, la facture est lourde : plus de 460 000 euros d’argent public pour une opération qui devrait être renouvelée tous les deux ou trois ans.
Au-delà de ces critiques, les opposants pointent du doigt un manque de transparence et l’absence de véritable consultation des habitants et des scientifiques. Ils estiment que la population n’a pas été suffisamment associée à cette décision qui transforme en profondeur l’identité du lieu. « Le sable d’Égypte n’est pas le sable de L’Étang-Salé. Ce qui est pur ailleurs peut devenir poison ici », résume Vincent Defaud, référent Outre-Mer de Génération Écologie et porte-parole du collectif.
Face à ce projet, les habitants et leurs soutiens réclament une autre vision : protéger strictement le sable noir, réfléchir à des aménagements adaptés aux activités sportives sans dénaturer l’environnement, et engager de véritables études d’impact. Pour eux, il ne s’agit pas seulement d’une question technique, mais bien d’une bataille culturelle et écologique.
La pétition, hébergée sur change.org, a pour objectif de mobiliser largement au-delà des frontières de la commune. Le collectif invite les habitants, les Réunionnais et même les touristes à signer et partager massivement l’appel, afin que cette plage mythique conserve son identité volcanique et que la voix citoyenne soit entendue.
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