Daniel Moreau, président de Royal Bourbon Industries, est décédé ce mercredi 26 novembre, des suites d’une longue maladie. Il avait 63 ans. Son départ bouleverse le monde économique réunionnais, tant son empreinte sur l’industrie locale est immense.
Un enfant de Saint-Benoît devenu pilier de l’industrie réunionnaise
Né en 1962 à Saint-Benoît, Daniel Moreau avait repris dans les années 1980 la petite conserverie familiale — la Conserverie de Villeneuve. Rebaptisée Royal Bourbon, l’entreprise va progressivement devenir un géant de l’agroalimentaire local, incarnant le savoir-faire péï et la transformation locale.
Sous sa direction, Royal Bourbon Industries est passée d’une petite structure artisanale à un groupe de plus de 150 salariés, solidement implanté dans l’économie réunionnaise.
Dans un communiqué, l’entreprise salue :
“Son énergie, son exigence et sa vision ont bâti un groupe solide, profondément ancré dans le territoire.”
Un homme engagé bien au-delà de l’industrie
Daniel Moreau ne se contentait pas d’être un chef d’entreprise. Il fut aussi élu local à Saint-Benoît, conseiller municipal puis premier adjoint entre 2001 et 2008.
Il a également occupé des responsabilités majeures dans les organisations professionnelles : vice-président de l’ADIR, président de l’ARIFEL, et acteur essentiel pour structurer les filières fruits et légumes.
Son engagement transversal — économique, agricole, public — en faisait une voix influente et respectée.
Une pluie d’hommages unanimes
La disparition de Daniel Moreau suscite une vague de réactions profondément émues.
Huguette Bello, présidente de la Région Réunion, évoque une perte immense :
“Daniel Moreau personnifiait l’industrie locale. Son décès endeuille l’ensemble du monde économique. Sa voix nous manquera.”
Jean-Hugues Ratenon, député de la 5e circonscription, se dit “profondément choqué”.
“Il était engagé, reconnu, et a contribué au développement de l’Est et de toute La Réunion.”
Michel Dijoux, président de l’ADIR, parle d’un “piliers de l’industrie réunionnaise”.
Du côté de l’agriculture, Jean Michel Moutama (CGPER) souligne le rôle déterminant de Daniel Moreau dans la défense des filières locales :
“Il restera une figure marquante de l’agroalimentaire. Son engagement à l’ARIFEL a fédéré les acteurs et défendu les producteurs.”
Le préfet Patrice Latron insiste sur sa vision :
“Il a fait de Royal Bourbon un fer de lance industriel dans l’océan Indien. Son parcours force le respect.”
Les hommages s’étendent également au monde municipal, notamment via Richard Nirlo, maire de Sainte-Marie, qui salue un “entrepreneur passionné et serviteur fidèle de la vie publique”.
Enfin, la députée Karine Lebon rappelle que Daniel Moreau a contribué au rayonnement culturel réunionnais :
“À travers Royal Bourbon, une part de notre histoire et de notre art de vivre a circulé au-delà de nos frontières.”
Un héritage durable
Daniel Moreau laisse derrière lui une entreprise emblématique, un modèle de réussite industrielle péï, mais aussi une empreinte humaine profonde.
Son nom restera associé à la structuration du secteur agroalimentaire et au développement économique de La Réunion.
La Réunion perd un grand bâtisseur — et un homme profondément attaché à son territoire.
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