Le défilé Victoria’s Secret 2025 n’a pas seulement fait parler de lingerie, mais d’un véritable changement de regard sur la beauté et la féminité.
En ouvrant le show enceinte de neuf mois, Jasmine Tookes a marqué un tournant symbolique dans l’histoire d’une marque longtemps critiquée pour son manque d’inclusivité.
Une ouverture qui fera date
Sur la scène du VS Fashion Show 2025, à New York, Jasmine Tookes est apparue telle une déesse — ventre rond, parée d’une robe en filet de perles, entourée d’un halo en forme de coquillage rappelant Vénus, déesse de la fertilité.
Une image bouleversante, choisie délibérément par Victoria’s Secret pour signifier une nouvelle ère.
« Enceinte de neuf mois, je ne m’attendais même pas à être appelée, mais quand Adam Selman [directeur exécutif de la création] m’a raconté l’histoire, le symbolisme de Vénus, la force, la renaissance, l’énergie féminine divine, j’ai su que c’était exactement là où je devais être », a écrit la mannequin sur Instagram.
À 34 ans, celle qui fut l’un des Anges iconiques de la marque transforme sa présence en manifeste : la maternité n’est plus une mise entre parenthèses du glamour, mais son plus beau visage.
Une marque en quête de rédemption
Cet acte fort ne tombe pas du ciel.
En 2019, le défilé avait été annulé après une série de scandales qui ont ébranlé l’empire Victoria’s Secret.
L’ancien PDG Les Wexner avait été accusé d’avoir des liens avec Jeffrey Epstein, tandis que le directeur marketing Ed Razek refusait ouvertement de recruter des mannequins transgenres, arguant que le show devait rester « un fantasme ».
Ces révélations, couplées aux critiques d’un manque de diversité et à la montée du mouvement body positive, ont contraint la marque à une profonde remise en question.
Sous la direction d’Hillary Super, nouvelle PDG, Victoria’s Secret tente aujourd’hui de renaître de ses cendres, en s’affranchissant de son image figée et stéréotypée.
Le retour d’un show transformé
Après un retour timide en 2024, jugé encore trop « lisse », le défilé 2025 marque une réelle évolution.
Cette année, la marque célèbre la pluralité des corps et des parcours, en associant mannequins stars et visages inédits :
- la mannequin trans Alex Consani,
- les icônes dites « grande taille » Ashley Graham et Paloma Elsesser,
- la Française Émeline Hoareau,
- et même des athlètes olympiques comme Suni Lee (gymnaste) et Angel Reese (basketteuse).
C’est la première fois que des sportives défilent pour Victoria’s Secret — une manière d’assumer une beauté forte, active et inspirante, loin des codes figés du passé.
Maternité, diversité, féminité plurielle
Avec Jasmine Tookes en ouverture, la maternité devient une revendication esthétique et sociale.
Elle n’est plus perçue comme un frein, mais comme une force vitale.
Les visages du podium témoignent d’une évolution profonde : celle d’une marque qui reconnaît enfin la complexité du féminin, entre puissance, douceur et authenticité.
Et pourtant, Victoria’s Secret ne renie pas totalement son héritage.
Les icônes historiques – Adriana Lima, Candice Swanepoel, Bella et Gigi Hadid, Doutzen Kroes ou Alessandra Ambrosio – étaient elles aussi de la partie.
Mais cette fois, elles partageaient la lumière avec une nouvelle génération de femmes.
Le message est clair : la beauté n’a plus un seul visage.
Jasmine Tookes, symbole d’une renaissance
Dans un post Instagram devenu viral, Jasmine Tookes confiait son émotion :
« VS a joué un rôle très important dans ma carrière, et être témoin de son évolution, de sa croissance, de son nouveau sens, a été tout simplement magique. »
Son apparition n’est pas qu’un moment mode : c’est une déclaration de pouvoir féminin, un cri du cœur adressé à toutes celles qui refusent de se laisser enfermer dans des standards.
Une question demeure
Cette transformation suffira-t-elle à redorer l’image d’une marque encore marquée par ses erreurs ?
Si certains saluent un changement sincère, d’autres dénoncent un coup de communication bien orchestré.
Mais une chose est certaine : le message de Jasmine Tookes, ventre rond et regard fier, restera gravé comme un symbole de liberté et de modernité.
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