François Bayrou, figure du centre en France depuis plusieurs décennies, est devenu Premier ministre récemment. Pourtant, malgré ses années au service de la vie publique et son positionnement modéré, un sentiment domine : il ne suscite pas de soutien massif. Pourquoi ce manque de portée ? Voici quelques pistes.
Bayrou se veut souvent au-dessus des clivages gauche/droite, ce qui peut le rendre diffus aux yeux de beaucoup. Les électeurs attendent parfois des positions plus claires, voire tranchées. Ce flou peut “recycler” l’image d’un politique sans base solide, ni camp bien identifié.
Par exemple, il est souvent critiqué pour ne donner « rien à voir » au Rassemblement national quant à sa posture, ou pour n’attirer aucun vote jeune (communication jugée peu adaptée).
Des affaires passées, comme celle des assistants parlementaires européens, continuent de le suivre. Même s’il a été relaxé sur certains points, ça laisse une trace dans la perception publique.
Cela affaiblit la confiance : quand on évoque un soutien, beaucoup hésitent à s’engager pleinement, par crainte de “se salir” ou de se retrouver associé à un passé controversé.
Les experts en communication estiment que ses prises de parole récentes (par exemple sur YouTube) ne touchent pas les jeunes. Elles manquent de ce “petit supplément” qui crée l’adhésion : proximité, style, ton direct.
Les messages peuvent paraître trop centrés sur des idées générales (“valeurs”, “principes”, “Europe”) sans propositions concrètes assez visibles, ce qui limite l’engagement.
Bayrou appartient au centre, un espace politique souvent perçu comme “tampon” ou “pivot” : utile pour faire majorités, mais peu mobilisateur en lui-même. Peu de partis très grands lui sont restés fermement acquis.
Par exemple, à certains moments, même ses alliés hésitent. L’article de Politis évoque qu’il était “l’homme dont personne ne voulait (pas même Macron) sauf le RN”.
La défiance générale envers les politiciens : l’abstention, la désillusion, le sentiment que “tous se ressemblent” freinent les engagements. Bayrou en pâtit comme les autres, mais peut-être plus parce qu’il n’est pas perçu comme un révolutionnaire.
Des mesures de rigueur ou des réformes difficiles (budget, dépenses publiques) dont il est la figure de pilotage, rendent son image plus austère qu’enthousiaste.
Même sans un soutien massif, Bayrou continue de jouer un rôle central : pour créer des majorités, arbitrer entre tendances, assurer une certaine stabilité. Son profil modéré peut plaire à ceux qui veulent éviter les extrêmes.
0 Comments