Agnès Emma
À travers cet article, il ne s’agit pas de juger Sylvia. Nous nous mettons simplement dans la peau de son fils de 16 ans. Alors que son traitement en direct a été vu et commenté par la grande majorité des Réunionnais, que peut ressentir cet adolescent aujourd’hui ?
L’affaire de la mère qui a donné une correction à son fils en direct sur Facebook a divisé les Réunionnais. Il y a ceux qui parlent de maltraitance pure et dure. Il y a ceux qui soutiennent une mère qui aime son enfant et qui veut le ramener dans le droit chemin. D’autres comprennent la correction, mais regrettent la diffusion de la scène sur le réseau social.
Quelle que soit votre position, oublions un peu Sylvia. Mettez-vous 5 minutes dans la peau de son fils. Le traitement de sa mère lui aura-t-il été bénéfique ?
Rejeté par sa propre mère, comment se sent-on?
Imaginons la vie de ce jeune bad boy de 16 ans. Dehors, plusieurs le craignent. Plusieurs le détestent. Parmi tous ces gens qui le rejettent, ce garçon fait également l’expérience du rejet de sa mère.
En effet, sa mère inquiète et impuissante perd patience. Au lieu de tendre l’oreille à la détresse de son fils, Sylvia tend la ceinture.
Effectivement, ceux qui sont du côté de Sylvia soutiennent que la correction infligée était pleinement méritée.
Mais, beaucoup, y compris les professionnels, sont d’avis que ce jeune est une personne en détresse. D’ailleurs, d’après le philosophe M. Onfray, « on ne naît pas mauvais, on le devient, car ce sont les circonstances qui fabriquent l’homme ».
Bien sûr, avec un enfant interpellé plusieurs fois au tribunal, on ne nie pas que le quotidien de cette mère devait être éprouvant. Sylvia savait qu’elle avait besoin d’une aide extérieure. Elle savait qu’elle n’était pas capable de gérer son fils. Selon ses dires, cette aide, elle l’a demandée aux services sociaux, en vain. Dépassée, exténuée et hors d’elle, la mère s’est donc laissée aller à la violence.
Mais, quand on est un jeune de 16 ans en détresse, n’avons-nous pas besoin de notre mère ? Quand tout le monde est contre nous, n’a-t-on pas besoin d’elle ? Qui est là pour nous soutenir, qui est là pour nous aimer, si notre propre mère nous rejette à ce point?
La diffusion en direct sur Facebook exacerbe encore plus le sentiment d’être rejeté par celle qui l’a mis au monde. Sa mère l’humilie publiquement. Elle montre au monde entier combien son fils est indigne. L’humiliation est bien une forme de rejet.
Voilà pourquoi la violence et la diffusion en direct sont regrettables. Nous sommes en présence d’un enfant qui a grandement besoin de l‘amour et du soutien de sa mère pour s’en sortir. Cet enfant a besoin que sa mère croit en sa capacité à être quelqu’un de bien. Or ici, on a une mère qui corrige son enfant pour tout ce qu’il y a de mauvais en lui.
Encore une foi, nous nous mettons ici dans la peau de l’enfant. Il ne s’agit pas de réduire Sylvia à une mère indigne. Il s’agit plutôt de s’interroger sur les solutions appropriées pour ramener nos enfants dans le droit chemin.
Qu’auriez-vous fait vous ? Comment auriez-vous géré la situation? Avez-vous des méthodes d’éducation à partager ?
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A mon avis, malgré ce qu’il s’est passé, ce jeune garçon ne pourra pas en vouloir à sa mère. Une mère reste une mère malgré ce qu’elle peut faire parfois car elle aussi était en détresse. Avec le recul Un jour il la remerciera peut être… qui sait ? Moi je fais parti des personnes qui ne saura jamais dire si j’étais pour ou contre Sylvia.
Je pense que au delas du buzz c’est un sujet de société qui a son importance. As-t-elle eu tort ou raison ? L’avenir nous le dira sont fils va-t-il rentrer dans le droit chemin ?