Vaccins à ARNm contre le VIH : une réponse immunitaire prometteuse chez l’humain

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Une avancée majeure dans la lutte contre le VIH vient d’être franchie grâce à l’utilisation de la technologie de l’ARN messager. Selon les résultats d’un essai clinique précoce, deux vaccins expérimentaux à ARNm ont déclenché une réponse immunitaire significative chez 80 % des participants ayant reçu les candidats les plus prometteurs. Publiée dans Science Translational Medicine, cette étude apporte un nouvel espoir dans un domaine de recherche particulièrement complexe.

À l’heure actuelle, plus de 41 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, et aucun vaccin n’a encore permis de prévenir cette infection. Contrairement à d’autres virus, le VIH s’attaque directement au système immunitaire, rendant difficile l’identification de mécanismes naturels d’élimination que les scientifiques pourraient imiter. Les stratégies vaccinales doivent donc être développées à travers de longues séries de tests, souvent par tâtonnements.

C’est justement là que la technologie de l’ARNm peut faire la différence. Déjà validée avec succès pour les vaccins contre la COVID-19, cette approche permet une conception rapide, flexible et peu coûteuse de nouveaux vaccins. L’ARN messager sert ici d’instruction génétique temporaire, poussant les cellules du corps à produire une protéine virale ciblée, ce qui prépare le système immunitaire à reconnaître et combattre le vrai virus s’il venait à infecter l’organisme.

L’équipe dirigée par William Schief, chercheur en conception de protéines au Scripps Research Institute en Californie et vice-président chez Moderna, a testé deux approches vaccinales. La première, plus classique, consiste à faire produire par les cellules des protéines d’enveloppe du VIH circulant librement. La seconde, plus innovante, fait produire ces mêmes protéines, mais cette fois attachées à la membrane cellulaire — une disposition qui reflète davantage leur état naturel sur le virus vivant.

L’essai, réalisé sur 108 adultes en bonne santé âgés de 18 à 55 ans dans dix centres aux États-Unis, a révélé des différences notables. Après trois injections espacées, environ 80 % des personnes ayant reçu l’un des vaccins à protéines membranaires ont développé des anticorps capables de bloquer l’entrée du VIH dans les cellules. En comparaison, seuls 4 % des participants ayant reçu le vaccin à protéines non liées ont produit des anticorps similaires.

Pour Sharon Lewin, médecin spécialiste des maladies infectieuses et directrice de l’Institut Doherty à Melbourne, cette différence est frappante et marque un tournant. Ces résultats devraient désormais guider le développement de futures générations de vaccins contre le VIH, en s’appuyant sur les leçons tirées de la technologie à ARNm et de la conception fine des antigènes.

Bien que le chemin vers un vaccin efficace et universel contre le VIH reste long, cette étude prouve qu’il est désormais possible de franchir des étapes cruciales grâce à l’innovation biotechnologique.


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