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Marine Le Pen risque cinq ans de prison pour détournement de fonds

Le mercredi 13 novembre 2024, le parquet a requis de lourdes peines à l’encontre de Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN), dans le cadre du procès pour détournement de fonds européens. Cette affaire, en cours depuis le 30 septembre, porte sur l’utilisation abusive des fonds alloués aux eurodéputés pour salarier des collaborateurs qui, en réalité, travaillaient pour le parti. Ce dossier judiciaire complexe touche également 24 autres prévenus, tous soupçonnés d’avoir participé à un système organisé pour détourner des fonds publics.

Des réquisitions sévères pour Marine Le Pen

Les représentants du parquet ont formulé des réquisitions sans précédent, demandant cinq ans de prison, dont trois ans avec sursis, ainsi que cinq ans d’inéligibilité pour Marine Le Pen. Cette peine, si elle est confirmée, aurait un impact majeur sur ses ambitions politiques, notamment en vue de l’élection présidentielle de 2027. En plus de la peine de prison, une amende de 300 000 euros a également été requise, avec une exécution provisoire. Cela signifie que même en cas d’appel, les sanctions pourraient être appliquées immédiatement.

Le parquet justifie ces réquisitions en évoquant des faits graves qui portent atteinte aux principes démocratiques. Marine Le Pen, pour sa part, dénonce une décision « violente » et « excessive », qui, selon elle, vise à l’exclure du jeu politique. Au cours du procès, elle a plaidé que ces sanctions impacteraient non seulement sa carrière, mais également les millions de citoyens qui ont voté pour le RN lors des précédentes élections.

Un système de détournement de fonds dénoncé par le parquet

Selon l’accusation, entre 2004 et 2016, Marine Le Pen, en collaboration avec d’autres cadres du parti, aurait mis en place un système permettant de salarier des assistants avec des fonds européens tout en les utilisant pour des missions internes au RN. Les procureurs affirment que ces collaborateurs, payés avec de l’argent public, travaillaient en réalité pour le parti en tant que garde du corps, graphiste ou secrétaire. Le parquet n’a relevé « aucun lien de subordination » entre les eurodéputés et ces assistants, indiquant ainsi une absence de preuves d’un travail réel pour les missions parlementaires.

Les procureurs soulignent la gravité des faits, en raison de leur caractère organisé et systématique, qui aurait permis au RN de réaliser d’importantes économies dans un contexte financier tendu. Le parti aurait ainsi pu sécuriser son fonctionnement et fidéliser ses proches collaborateurs grâce à ces fonds détournés.

Des accusations étendues à plusieurs membres du RN

Outre Marine Le Pen, les réquisitions touchent également 24 autres prévenus, incluant d’anciens eurodéputés et des collaborateurs. Les procureurs ont demandé des peines allant de six mois à un an de prison ferme, assorties d’amendes et d’inéligibilité pour les principaux accusés. Le RN, quant à lui, risque une amende de deux millions d’euros, confirmant l’ampleur de l’affaire.

Parmi les témoignages présentés durant le procès, des eurodéputés auraient décrit une réunion en 2014 au cours de laquelle Marine Le Pen aurait exigé que chaque élu recrute un seul assistant personnel, mettant le reste de leur budget à disposition du parti. Bien que Marine Le Pen ait nié ces allégations, le parquet a estimé que les témoignages étaient corroborés par des échanges de courriels internes. Selon les procureurs, cette organisation aurait permis d’alléger les charges financières du FN (devenu RN), particulièrement en période de crise budgétaire.

Conséquences politiques majeures en cas de condamnation

Si le tribunal suit les réquisitions du parquet, les conséquences seraient désastreuses pour Marine Le Pen, qui pourrait être empêchée de se présenter à l’élection présidentielle de 2027. Le RN, en pleine préparation pour les prochaines échéances électorales, se retrouverait alors privé de sa figure de proue. Cette situation pourrait déstabiliser le parti et ses soutiens, d’autant plus que l’inéligibilité prononcée pourrait prendre effet immédiatement, même en cas d’appel.

La défense de Marine Le Pen, qui commencera ses plaidoiries dans les prochains jours, tentera de démontrer que les accusations portées contre elle sont infondées. Les avocats devront convaincre le tribunal que les fonds européens étaient utilisés de manière légitime pour salarier des assistants parlementaires, malgré les éléments accablants présentés par le parquet.

Le verdict final est attendu avec impatience, tant par les acteurs politiques que par les électeurs, alors que ce procès pourrait redéfinir l’avenir du RN sur la scène politique française.

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