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Une rare baleine à bec de Cuvier observée au large de Saint-Pierre

Le 3 novembre dernier, à environ 10 milles nautiques au large de Saint-Pierre, une observation exceptionnelle a été réalisée par Frédéric Vãssõr, qui a réussi à capturer des images d’un cétacé rarement observé dans les eaux de La Réunion : une baleine à bec de Cuvier. Bien que les images partagées ne soient pas de la meilleure qualité, elles montrent clairement les caractéristiques distinctives de ce mammifère marin, parmi les plus discrets et mystérieux des cétacés.

Un cétacé rare aux caractéristiques uniques

La baleine à bec de Cuvier (Ziphius cavirostris) est un animal solitaire qui préfère les eaux profondes, loin des côtes. Identifiable par son rostre court, une petite nageoire dorsale en forme de faucille située aux deux tiers arrière du corps, et sa tête souvent plus pâle que le reste de son corps, elle se distingue également par des cicatrices et des taches présentes sur son épiderme. Ces marques, souvent dues à des interactions avec des calamars ou des congénères, font partie des traits caractéristiques de cette espèce.

Pouvant peser jusqu’à 3 tonnes et mesurer plus de 7 mètres de long, la baleine à bec de Cuvier est l’une des 25 espèces de cétacés que l’on peut potentiellement observer dans les eaux réunionnaises. Cependant, elle reste très discrète et difficile à repérer en raison de ses habitudes de plongée prolongée. En effet, ce cétacé détient le record de la plongée la plus profonde jamais enregistrée pour un mammifère marin, atteignant des profondeurs de plus de 2 900 mètres et pouvant rester submergé pendant plus de deux heures.

Une rencontre précieuse pour les passionnés de la faune marine

Cette observation au large de Saint-Pierre est donc un véritable événement pour les passionnés d’observation marine. Frédéric Vãssõr, témoin de cette rencontre, a exprimé son enthousiasme : « Voir une baleine à bec de Cuvier dans nos eaux est une chance inouïe. C’est une espèce que l’on ne croise pas tous les jours, même pour les habitués de la mer ».

La présence de cette espèce dans les eaux réunionnaises n’est pas un hasard. La profondeur des fonds marins autour de l’île, notamment dans la région sud, offre un habitat favorable à ces cétacés qui aiment explorer les abysses à la recherche de calmars, leur principale source de nourriture.

Une polémique autour du nom de l’espèce

Fait intéressant, le nom de la baleine à bec de Cuvier a récemment suscité des débats aux États-Unis. Georges Cuvier, le célèbre naturaliste français du XIXe siècle après qui cette espèce a été nommée, est aujourd’hui critiqué pour certaines de ses théories scientifiques, notamment pour ses positions racistes basées sur des différences anatomiques. En réponse à ces controverses, certains chercheurs ont décidé de renommer cette espèce « baleine à bec d’oie » pour s’éloigner de l’héritage problématique du scientifique. Néanmoins, le nom historique reste largement utilisé dans le reste du monde.

Une observation qui en appelle d’autres

Cette observation rappelle l’importance de protéger la biodiversité marine autour de La Réunion. Si l’on peut croiser des dauphins et des baleines à bosse plus fréquemment près des côtes, la rencontre avec des cétacés aussi rares que la baleine à bec de Cuvier souligne la richesse des écosystèmes marins locaux. Les passionnés espèrent que cette apparition ouvrira la voie à d’autres découvertes, incitant les Réunionnais à préserver cet environnement exceptionnel.

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