La Réunion attire chaque année des centaines de milliers de visiteurs grâce à ses paysages uniques, entre lagons, cirques et volcan. Mais derrière cette réussite, une question essentielle se pose : comment développer le tourisme sans abîmer ce patrimoine exceptionnel ?
Ces derniers mois, plusieurs acteurs du secteur — hôteliers, associations environnementales et collectivités — ont mis en avant l’urgence d’un tourisme plus respectueux de l’environnement et des habitants. Les sentiers surfréquentés, les déchets dans la nature et la pression sur les zones littorales rappellent que l’île n’est pas à l’abri des dérives constatées ailleurs dans le monde.
Le Parc national de La Réunion, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, est au cœur de ce défi. Ses responsables encouragent désormais les randonneurs à mieux préparer leurs sorties, à limiter leur impact et à privilégier des hébergements engagés dans des démarches écoresponsables.
Dans le Sud sauvage, certaines communes expérimentent aussi de nouvelles pratiques : limitation des parkings en bord de falaise, mise en place de circuits guidés pour éviter les zones fragiles, sensibilisation des visiteurs à la faune et la flore endémiques.
Pour les professionnels, l’équilibre est subtil. « Le tourisme est vital pour l’économie locale, mais il ne peut pas se faire au détriment de l’environnement », expliquent plusieurs guides de montagne. Beaucoup misent sur le slow tourisme, une tendance qui privilégie la découverte à petite échelle, l’authenticité et la rencontre avec les habitants.
Au-delà des touristes, c’est aussi aux Réunionnais de redécouvrir leur île autrement. De plus en plus d’associations invitent à pratiquer des activités locales (ateliers cuisine, visites de plantations, artisanat) afin de valoriser les savoir-faire et de limiter les impacts liés aux transports.
Ce tournant vers un tourisme durable pourrait bien devenir la nouvelle carte maîtresse de La Réunion : séduire, oui, mais sans dénaturer.
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