Autodérision, tensions, confidences et mises au point : Tibo InShape s’est prêté à un exercice aussi risqué qu’inédit. Invité dans un concept imaginé par Kev Adams, le YouTubeur le plus suivi de France a accepté de faire face à 50 de ses plus virulents détracteurs. Un face-à-face sans filtre qui révèle les paradoxes d’une célébrité numérique aussi massive que controversée.
Un concept frontal pour désamorcer la haine
Le principe est simple, mais redoutable : les « haters » lancent leurs meilleures punchlines, et Tibo doit les classer dans une tier list de la haine, allant de « Trop mims » au très convoité « GOAT de la haine ». L’exercice, mi-thérapeutique mi-spectacle, met en lumière la relation complexe entre l’influenceur et un public qui oscille entre admiration, jalousie et rejet.
Le paradoxe des chiffres : 27 millions d’abonnés… mais des vues discutées
Parmi les critiques les plus récurrentes : l’écart entre ses 27 millions d’abonnés et les 500 000 vues environ de ses vidéos longues. Une contradiction apparente que Tibo explique sans détour :
- Sa croissance massive vient surtout des Shorts, consommés à l’international
- Une grande partie de son audience ne parle pas français
- Ses vidéos longues restent, elles, très franco-françaises
Pour y remédier, il annonce réfléchir à la traduction de ses contenus, avec des marchés ciblés comme l’Inde, et à un renforcement des formats longs, plus qualitatifs.
Passé numérique et soupçons politiques
L’échange devient plus sensible lorsqu’il est question de son passé sur Facebook et de son image politique.
🔹 Des propos anciens et choquants
Tibo reconnaît des messages écrits il y a plus de 12 ans, qualifiés d’« atroces ». Il explique avoir réagi sous le coup de la colère après une agression physique, et affirme avoir présenté ses excuses à plusieurs reprises.
🔹 L’étiquette de “YouTubeur de droite”
Ses vidéos avec la police et l’armée lui valent d’être régulièrement comparé à des figures politiques comme Jordan Bardella. Il s’en défend fermement :
« Je ne suis affilié à aucun parti. »
Son respect pour les forces de l’ordre serait lié à une expérience personnelle, lorsqu’il a été secouru par des gendarmes après une agression. Il refuse toute récupération politique de son image.
Business assumé et storytelling stratégique
Autre sujet brûlant : l’argent.
Les dédicaces à 36 € et le marketing offensif de InShape Nutrition sont vivement critiqués. Tibo assume sans détour et révèle un chiffre impressionnant :
➡️ 1 million d’euros de chiffre d’affaires dès le premier mois de sa marque en grandes surfaces.
Il va plus loin en admettant avoir mis en scène une fausse rupture avec Juju Fitcats :
« Aujourd’hui, pour exister, il faut raconter une histoire. »
Un aveu rare qui éclaire les mécaniques parfois artificielles de la création de contenu à grande échelle.
Squeezie, rivalité et absence remarquée
La comparaison avec Squeezie revient régulièrement : qualité des vidéos, boissons concurrentes, absence de Tibo au GP Explorer. Sa réponse est désarmante de simplicité :
« S’il ne m’invite pas, ce n’est pas grave. Moi, je vais à la salle. »
Une façon de relativiser une rivalité que les internautes entretiennent souvent plus que les principaux intéressés.
Derrière les muscles, la vulnérabilité
Au fil de l’émission, l’image de “Mister Enorme” se fissure. Tibo reconnaît ses erreurs, ses maladresses et la pression constante d’une exposition permanente.
Sa conclusion résume l’esprit de l’échange :
« On fait des erreurs comme tout le monde. La différence, c’est que les nôtres sont vues par des millions de personnes. »
Une humanisation rare d’un créateur souvent perçu comme lisse, qui rappelle que la notoriété n’immunise ni contre les critiques, ni contre les doutes.
Source : Kev Adams




















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