Depuis le début de l’année 2025, les autorités réunionnaises ont intensifié leur action contre les violences urbaines et les bandes organisées. Face à une recrudescence d’actes de délinquance impliquant des jeunes, souvent mineurs, le préfet de La Réunion, Patrice Latron, a déployé un plan d’action anti-bandes visant à renforcer la sécurité du quotidien et à restaurer l’ordre public. Après plusieurs mois de mise en œuvre, les premiers résultats enregistrés sont jugés encourageants, bien que des défis persistent.
L’un des premiers volets du plan consiste à renforcer la présence des forces de l’ordre dans les zones identifiées comme sensibles. Dès février 2025, le préfet a obtenu le renfort d’un escadron mobile de gendarmerie, permettant une occupation plus régulière du terrain dans les quartiers où la présence policière se faisait parfois plus discrète.
Ces opérations de contrôle, menées principalement dans le Nord et l’Est de l’île, ont également permis d’intercepter 18 étrangers en situation irrégulière, certains faisant l’objet de condamnations ou de procédures judiciaires en cours. Ces derniers ont été reconduits à la frontière.
Au-delà de la réponse strictement sécuritaire, le plan préfectoral introduit un dispositif de contrôle administratif renforcé. La préfecture, en lien avec les services de la CAF, a mis en place des contrôles sur les prestations sociales versées aux familles de mineurs impliqués dans des faits de violence. L’objectif est double : lutter contre la fraude sociale et inciter à une plus grande responsabilité parentale.
En à peine quatre mois, le plan anti-bandes semble produire des effets visibles : la présence policière renforcée, les interpellations, les procédures administratives ciblées montrent une volonté d’agir rapidement face à une problématique complexe. Toutefois, ces résultats doivent être relativisés : les violences de bandes sont souvent le symptôme de fractures sociales, éducatives et économiques profondes.
Le bilan provisoire du plan anti-bandes à La Réunion est globalement positif. Les premiers chiffres témoignent d’un renforcement réel de l’action de l’État, avec des interpellations, des expulsions et une meilleure coordination des services. Néanmoins, la réussite durable de cette stratégie dépendra de la capacité des pouvoirs publics à allier fermeté et prévention, en impliquant les acteurs locaux et en investissant dans les politiques sociales et éducatives. Car derrière les statistiques, ce sont des jeunes en rupture, des familles en difficulté et des territoires en mal de repères qui attendent des réponses à la fois fermes, mais aussi humaines et durables.