BAC 2025 : Une opération commando contre les fuites… mais à quel prix ?


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📍 Antananarivo, 21 juillet 2025 — Cette année à Madagascar, le lancement du baccalauréat 2025 a pris des allures de véritable opération militaire. Pour les 220 000 candidats qui ont entamé les épreuves à travers l’île, la pression des sujets à traiter n’est pas la seule source de stress : la sécurité autour des examens a été drastiquement renforcée pour lutter contre les fuites récurrentes de sujets qui ternissent la crédibilité du diplôme.

Le gouvernement malgache, via le ministère de l’Enseignement supérieur, a mobilisé des moyens exceptionnels : confinement strict des concepteurs de sujets, interdiction de téléphone portable, présence de caméras dans les véhicules de transport, et vidéosurveillance dans les salles d’examen. Un centre de contrôle ultra-sécurisé, basé à Antananarivo et doté de 208 caméras financées par l’AFD, surveille chaque étape du processus en temps réel.

Ces dispositifs répondent aux multiples scandales passés : sur les réseaux sociaux comme Facebook ou WhatsApp, il était courant de voir circuler des propositions de sujets contre rémunération, parfois de vrais sujets dérobés, parfois de simples leurres. “Les sujets se vendent comme des fruits au marché”, déplore John Toavina Solofohanitra du Monept, qui milite pour l’intégrité académique.

Cependant, la riposte du gouvernement suscite des interrogations légitimes. Si la transparence est l’objectif affiché, la corruption reste une menace latente : une seule faille dans ce système et l’ensemble des efforts pourrait être réduit à néant. Au-delà de la technique, certains dénoncent un climat de méfiance généralisé qui pourrait compromettre l’essence même de l’éducation : la confiance, l’éthique et la responsabilité individuelle.

Dès les premiers jours du bac, plusieurs arrestations ont déjà été enregistrées, visant des enseignants et des élèves soupçonnés de collusion pour accéder aux sujets en amont. La société civile s’interroge : jusqu’où faut-il aller pour garantir l’intégrité des examens ? La peur de la fraude ne doit-elle pas être remplacée par une vraie culture de la probité dès les bancs de l’école ?

Alors que le dispositif impressionne par son ampleur, le débat reste ouvert. Cette militarisation du baccalauréat malgache permettra-t-elle vraiment d’en finir avec les fraudes, ou est-elle le symptôme d’un système éducatif qui peine à rétablir la confiance sans surveillance permanente ?


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