Le Zénith d’Amiens a vibré ce samedi 6 décembre : Hinaupoko Devèze, 23 ans, Miss Tahiti, a décroché la couronne de Miss France 2026, succédant à la Martiniquaise Angélique Angarni-Filopon.
Une élection marquée par l’émotion, la diversité des candidates, un public conquis, et un discours puissant sur l’identité, la mixité et la santé mentale.
Une victoire polynésienne portée par une histoire personnelle forte
Diplômée en psychologie, Hinaupoko Devèze a été élue à l’issue d’un vote 50 % jury, 50 % public parmi 30 candidates venues de tout l’Hexagone et des outre-mer.
Son discours en demi-finale a touché les téléspectateurs :
« Je suis le fruit d’une histoire d’amour entre la Polynésie et le sud de la France. Mon enfance a été bercée autant par le chant des cigales que par la mélodie du ukulélé. »
Une identité plurielle, assumée, qui porte haut les couleurs du Pacifique.
Elle devance Miss Nouvelle-Calédonie (1ʳᵉ dauphine) et Miss Normandie (2ᵉ dauphine).
Une cérémonie sous le thème du voyage — entre tradition et modernité
Plus de trois heures de spectacle, diffusées en direct sur TF1, pour cette 96ᵉ édition.
Au programme :
• tableaux inspirés de l’Asie, du futur ou de l’histoire
• passages en maillot, costumes et soirée
• un tableau régional majestueux accompagné par la Garde républicaine
À 78 ans, Jean-Pierre Foucault assurait encore une fois la présentation, fidèle figure du concours.
Et pour la première fois, la nouvelle Miss France sera accompagnée toute l’année par une ancienne reine de beauté : Camille Cerf (Miss France 2015).
Liberté, égalité, respect : les valeurs mises à l’honneur
Interrogée sur les valeurs qui comptent le plus à ses yeux, Hinaupoko Devèze évoque naturellement :
« La liberté, l’égalité, la fraternité… et le respect. »
Respect des différences, respect de soi, respect des origines — des mots qui ont résonné avec force dans une année marquée par des débats sur la représentation des femmes dans l’espace public.
Miss France 2026 place la santé mentale au centre de son règne
Sujet encore trop tabou, la santé mentale sera sa grande cause :
« On doit déstigmatiser. Notre fragilité nous caractérise. »
Un message nécessaire dans un concours souvent critiqué, mais qui attire encore chaque année des millions de spectateurs — et où la parole se libère peu à peu.
Critiques, évolutions et polémiques : Miss France en transformation
Le concours a élargi ses critères ces dernières années :
• élection ouverte à toutes les femmes majeures,
• femmes mariées ou mères acceptées,
• plus de limite d’âge, à condition de mesurer 1,70 m.
Miss France 2025, la Martiniquaise Angélique Angarni-Filopon, 34 ans au moment de son élection, en avait été la preuve — avant d’être victime d’un cyberharcèlement massif, en raison de son âge et de ses origines.
L’institution avait saisi la justice, rappelant que la violence en ligne n’a pas sa place dans la société, encore moins dans un concours qui se veut célébration.
En parallèle, plusieurs associations féministes, dont Osez le féminisme !, continuent de dénoncer une « société de la femme-objet ».
Une contestation qui accompagne désormais chaque édition, donnant au concours un parfum d’enjeu sociétal plus fort que jamais.
Diversité ultramarine et rayonnement des outre-mer
Cette édition 2026 confirme une tendance : les modèles féminins ultramarins inspirent la France entière.
Après la Martinique l’an dernier, c’est Tahiti qui porte aujourd’hui la couronne.
Une dynamique qui donne une visibilité essentielle aux territoires éloignés, à leurs cultures, à leurs langues et à leurs femmes.




















0 Comments