Une femme de 45 ans a été retrouvée morte à son domicile à Saint-Pierre, dans le quartier de la Ravine Blanche, mercredi 30 juillet. Sa mère et son compagnon, tous deux présents sur les lieux au moment des faits, ont été interpellés. Si la mère a été relâchée sous contrôle judiciaire, le compagnon, âgé de 29 ans, a été placé en détention provisoire. La piste d’un féminicide est fortement envisagée par les enquêteurs.
Le drame s’est noué dans un contexte familial tendu et marqué par la violence. Lorsque les policiers interviennent rue Père Favron, ils découvrent le corps sans vie de la quadragénaire. Sur place, la mère de la victime et son compagnon sont en état d’ivresse avancée. Les analyses révèlent que chacun présentait près de 3 grammes d’alcool par litre de sang. Plusieurs bouteilles vides sont retrouvées dans l’appartement.
Le corps de la victime présente des signes évocateurs de violences physiques. Selon les premières constatations médico-légales, la femme serait décédée à la suite d’un violent coup porté à la tête, ayant provoqué un traumatisme crânien et un hématome sous-dural. Des ecchymoses anciennes et récentes ont également été relevées, laissant penser à des violences répétées.
Le passé judiciaire du couple et de la famille alimente les soupçons. La victime vivait avec sa mère et son compagnon dans un climat visiblement instable. Les voisins évoquent régulièrement des disputes et des nuisances sonores. Des condamnations antérieures pour violences réciproques entre la mère et la fille avaient déjà été prononcées, tandis que le compagnon avait lui aussi un passé judiciaire, notamment pour violences conjugales.
Pendant leur garde à vue, les deux suspects ont livré des versions incohérentes et contradictoires, qui ne correspondent pas aux blessures observées sur le corps de la victime. Aucun d’entre eux n’a reconnu les faits, et les conditions de la mort demeurent floues. Une information judiciaire a été ouverte pour homicide volontaire, homicide volontaire par ex-conjoint et non-assistance à personne en danger.
La mère de la victime, âgée de 62 ans, a été placée sous contrôle judiciaire strict en raison de son état de santé préoccupant. Elle a été hospitalisée dans une clinique de Saint-Pierre, avant un transfert prévu vers un centre spécialisé dans l’Ouest pour soigner son addiction à l’alcool. Lors de son audition, elle aurait à peine semblé réaliser la gravité de la situation, déclarant simplement : « Ce n’est pas ma faute. »
Cette tragédie relance une nouvelle fois le débat sur les violences faites aux femmes et l’urgence de mieux protéger les victimes dans les contextes familiaux à risque.
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