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Quarante-huit heures de calvaire des passagers du vol SS636 vers La Réunion à l’aéroport de Marseille-Provence

Ils pensaient mettre le cap sur les lagons de La Réunion. Ils ont atterri sur des lits de camp au fond d’un terminal. Depuis deux jours, 275 passagers du vol SS636 de la compagnie Corsair vivent un véritable cauchemar à l’aéroport de Marseille-Provence. Leur vol, prévu lundi soir, a été annulé à la dernière minute, victime d’un « incident technique » dont la résolution s’est transformée en feuilleton kafkaïen. Résultat : deux nuits passées à dormir dans le hall, sans horizon clair ni décollage en vue.

Lundi 9 juin, 21h45. Les vacances s’effondrent

L’embarquement se profile. Les valises sont prêtes, les enfants aussi. Certains passagers, originaires de La Réunion, faisaient le voyage retour après une visite familiale ; d’autres s’apprêtaient à découvrir l’île pour la première fois. Puis l’annonce tombe : l’appareil est immobilisé, une pièce cruciale – une sonde dégivrante – est défectueuse. L’incident est jugé suffisamment grave pour empêcher le décollage.

Pas de solution immédiate, ni de repli prévu pour la nuit. Corsair évoque une « indisponibilité hôtelière » dans la région. Résultat : des lits de camp, installés « au fond du terminal », comme le raconte une passagère. « Ma fille de deux ans s’est endormie par terre, sans couverture. On avait froid, on était épuisés. » D’autres passagers, livrés à eux-mêmes, cherchent des informations qui ne viennent pas. Les plus fragiles, notamment les personnes âgées ou les familles nombreuses, paient le prix fort de cette désorganisation.

Un deuxième jour d’errance

Mardi 10 juin, un maigre espoir renaît : le vol est reprogrammé dans la journée, sur le même appareil. Mais rapidement, l’espoir s’éteint. La panne s’avère plus complexe que prévu. Nouvelle annulation. Le scénario de la veille se répète. Le terminal se transforme à nouveau en dortoir. Certains tentent d’acheter eux-mêmes des billets sur d’autres compagnies, mais les prix explosent. D’autres n’ont pas les moyens de fuir.

« On reçoit des bons d’achat de quelques euros, mais on ne peut pas sortir de la zone sous peine de tout recommencer », confie une étudiante réunionnaise en stage en métropole. Les repas sont distribués au compte-gouttes, les informations filtrent de manière désordonnée, les équipes de Corsair sont difficiles à joindre. Plusieurs passagers affirment n’avoir vu aucun cadre de la compagnie sur place.

Mercredi 11 juin : une sortie de crise tardive

Il aura fallu attendre 17h30 ce mercredi 11 juin pour entrevoir une sortie de crise. Un autre avion, acheminé depuis Paris-Orly, doit finalement assurer la liaison Marseille – Saint-Denis. À bord, les visages sont tirés. Certains ne cachent plus leur colère, d’autres ont simplement renoncé à comprendre. « Ce n’est plus des vacances, c’est une épreuve », lâche un jeune père de famille.

Pour tenter de calmer la tempête, Corsair a annoncé une indemnisation de 600 euros par personne. Elle évoque une « situation exceptionnelle » et présente ses excuses. Mais pour beaucoup, l’amertume demeure : deux jours d’angoisse, de promesses envolées et une image écornée de la fiabilité du transport aérien vers les Outre-mer.

Un traitement différencié des passagers ultramarins ?

Cet incident réactive une question sensible : celle des conditions de voyage des passagers ultramarins. Les liaisons avec La Réunion – comme avec la Guadeloupe ou la Martinique – restent souvent concentrées sur quelques compagnies, et les marges de manœuvre en cas d’annulation sont très réduites. L’absence de vols alternatifs et de prise en charge immédiate alimente un sentiment de relégation.

« Si ça avait été un vol Paris-New York ou Paris-Dubaï, l’organisation n’aurait pas été la même », souffle un passager. Le ministère des Transports n’a pour l’instant pas réagi.

Un commentaire

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  1. C’est la coutume chez Corsair le 23 décembre 2002 cette compagnie a abandonné tous les passagers d’un vol Antananarivo Paris pendant 15 h sans assistance sans repas et sans aucune indemnité
    Depuis ce jour je n’ai plus jamais volé sur cette compagnie et ce définitivement

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