Le Scinque de Bouton (Cryptoblepharus boutonii) est l’un de ces joyaux naturels dont on ignore souvent l’existence. Ce petit lézard effilé, mesurant à peine 10 à 12 centimètres, brille d’un éclat sombre sous le soleil des roches volcaniques. Endémique de La Réunion et de Maurice, il ne vit nulle part ailleurs au monde. Sa rareté en fait un symbole fragile de l’unicité de nos écosystèmes insulaires.
Un habitat côtier menacé
Autrefois, on pouvait l’apercevoir dans les zones littorales rocheuses et les milieux semi-arides du pourtour de l’île. Mais depuis les années 2000, son observation est devenue exceptionnelle, presque fantomatique. L’urbanisation du littoral, la destruction des roches où il trouvait refuge et l’invasion d’espèces prédatrices introduites (rats, chats, reptiles exotiques) ont progressivement grignoté son territoire vital.
Un statut préoccupant
Le Scinque de Bouton est aujourd’hui classé quasi menacé à La Réunion. Les naturalistes redoutent qu’il soit sur la voie d’une disparition silencieuse, à l’image d’autres reptiles insulaires qui n’ont pas résisté aux bouleversements humains.
Pourquoi sa survie compte
Derrière sa petite taille se cache un rôle écologique crucial : ce lézard contribue à la régulation des populations d’insectes et à l’équilibre des zones littorales. Sa disparition aurait un effet domino sur la biodiversité locale, déjà fragilisée. Protéger le Scinque de Bouton, c’est donc protéger toute une chaîne écologique côtière.
Agir avant qu’il ne soit trop tard
Des études et programmes de conservation cherchent à mieux comprendre ses derniers refuges et à sensibiliser le public à l’importance des zones littorales naturelles. Préserver ces milieux, c’est offrir une chance de survie au Scinque de Bouton. L’interdiction de dégrader les habitats rocheux et une meilleure gestion des espèces invasives sont des priorités pour inverser la tendance.
Un appel à la vigilance collective
Le Scinque de Bouton n’est pas qu’un simple lézard : il est un indicateur vivant de la santé de nos rivages. Sa survie dépend de la manière dont nous protégeons nos espaces naturels. Saurons-nous sauver ce discret habitant des roches volcaniques avant qu’il ne devienne un souvenir de plus dans l’histoire naturelle de La Réunion ?
0 Comments