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14 juillet : une garden party à la préfecture, pourquoi ?

Le Préfet de La Réunion a décidé d’organiser une « garden party » le 14 juillet dans les jardins de la préfecture. Est-il sérieux ? Il semble que non, pour des raisons sanitaire, sociale, et Républicaine.

En effet, nous sommes en pleine croissance de la pandémie à La Réunion. Si en Europe, la courbe s’est inversée après avoir atteint un pic, ici c’est le contraire. La recrudescence des personnes contaminées devrait plutôt conduire l’autorité de l’Etat à la prudence et à l’exemplarité. Est-ce raisonnable, dans ce contexte, d’inviter des personnalités dont la fonction rend leur présence incontournable ? Comment le Préfet peut-il ordonner le respect de règles draconiennes pour la population et dans le même temps organiser un regroupement de centaine de personnes autour d’un buffet ? On se rappelle, pendant le confinement, de l’image de ce pauvre bougre recevant une lourde amende parce qu’il allait acheter du pain. Et là, c’est la fête.

Il y a la raison sociale. La moitié de la population dispose d’un revenu qui les place sous le seuil de pauvreté. Trente pour cent survivent avec des minimas sociaux. Les conditions de vie de ces personnes se sont aggravées durant le confinement, d’autres ont perdu leur emploi ou fermé leur entreprise. Elles ne seront pas invitées à la Garden Party. Pourquoi ? Pourtant, n’est-ce pas leur argent, l’argent de tous les contribuables, qui paye ces mondanités ? Au même moment, les médias rendent compte d’une initiative musulmane de distribution de colis alimentaires à des nécessiteux.

Il y a la raison Républicaine. Le 14 juillet à La Réunion sonne faux. L’évènement commémore la prise de la Bastille en 1789 pour renverser le pouvoir en place, les privilèges, avec comme symbole la devise : « liberté, égalité, fraternité », le tout élargi à l’idée d’union de la Nation. Or, ces moments révolutionnaires en France n’ont pas ébranlé la structure esclavagiste dans notre île puisque le régime a été aboli en 1848, soit plus d’un demi-siècle supplémentaire d’abomination.

Est-il donc vraiment sérieux d’organiser cette Garden-Party quand le monde entier vient d’être ébranlé par la survivance de cette époque esclavagiste. Les plaies de l’Histoire sont encore béantes. Le Préfet et ses invités pourront-ils fêter dignement, sans une minute de silence pour les victimes de la France dans le monde entier ? Pourront-ils boire et déguster sur cette terre d’esclavage aggravée par l’indemnisation des propriétaires d’esclaves mais absolument rien pour les nouveaux affranchis ?

Enfin, est-ce fraternel de faire la fête quand, en 3 mois, on dénombre 30 000 morts par coronavirus, en France ? Pour moins que cela cette fête « républicaine » a déjà été annulée plusieurs fois dans le passé, alors pour quelle nécessité la maintenir cette année ?

Posteur Junior

Contenu posté par Julie Pontalba

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