Face aux perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales et à l’envolée des coûts du fret, la question de la souveraineté alimentaire de La Réunion n’a jamais été aussi critique. L’île importe une part trop importante de son alimentation, rendant les ménages vulnérables aux crises extérieures. Bien que des efforts soient faits pour développer les cultures locales, la route vers l’autosuffisance est longue et semée d’embûches, notamment le foncier et la concurrence des produits importés.
Une Dépendance Dangereuse
Le département reste massivement dépendant de l’extérieur pour les produits de base (céréales, produits laitiers, certaines viandes). Cette dépendance pose un double problème :
- Vulnérabilité aux crises : Un cyclone majeur ou un blocage du trafic maritime pourrait rapidement entraîner des pénuries et des hausses de prix dramatiques, comme on l’a vu récemment.
- Fuite de la richesse : L’argent dépensé pour l’importation ne circule pas dans l’économie locale, freine la création d’emplois agricoles et le développement de filières péi.
Les Freins à la Production Locale
Malgré la volonté politique affichée de « manger local », les agriculteurs se heurtent à plusieurs obstacles majeurs qui expliquent pourquoi l’autosuffisance reste un objectif lointain :
- Le Foncier : La pression immobilière et le problème des indivisions (que nous avons abordé précédemment) réduisent les surfaces agricoles utiles. Les terres disponibles sont souvent chères et peu accessibles aux jeunes agriculteurs.
- Le Climat : Les risques naturels (cyclones, sécheresse) obligent à des investissements coûteux pour sécuriser les récoltes (abris, irrigation).
- La Concurrence : Les produits importés, souvent subventionnés ou issus de grandes productions à bas coûts, écrasent la production locale en supermarché (voir l’article précédent sur le Pouvoir d’Achat).
Quel Avenir pour la Table Réunionnaise ?
Pour inverser la tendance, des initiatives sont lancées pour la création de fermes modèles, l’aide à l’installation de jeunes agriculteurs, et le soutien aux circuits courts. Cependant, c’est l’engagement des consommateurs qui sera décisif.
L’enjeu n’est plus seulement économique ou écologique, il est de souveraineté : La Réunion a-t-elle les moyens de garantir l’assiette de ses enfants en cas de crise mondiale ? La réponse réside dans la capacité à unir les politiques, les agriculteurs et les citoyens autour de cet objectif vital.






















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