Plusieurs dossiers sensibles secouent actuellement le département. Entre enquête pour favoritisme et détournement de fonds, trafic de drogue et abus de faiblesse, l’actualité judiciaire réunionnaise est dense.
Ce mardi 1er juillet, la Brigade financière du STPJ a mené des perquisitions à la mairie de Saint-André et au sein de la société Visio‑Tech, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en début 2025. Les soupçons : favoritisme, prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics portant sur des marchés publics et des recrutements passés (2021–2023).
L’origine de l’enquête ? Deux plaintes déposées par Jean‑Marie Virapoullé, élu d’opposition, visant notamment l’embauche d’un proche du maire Joé Bédier au sein des ressources humaines, et l’octroi de contrats sans publicité suffisant . L’avocat du maire dénonce une “instrumentalisation politique” à l’approche des élections, et annonce le dépôt d’une plainte pour dénonciation calomnieuse . Aucune interpellation n’a encore eu lieu : l’enquête se concentre pour l’instant sur l’analyse des documents saisis.
Ce 27 juin, le tribunal correctionnel de Saint-Pierre a examiné un procès concernant 9 individus impliqués dans un trafic de drogue entre La Réunion, la métropole et les Pays-Bas. Cinq d’entre eux, âgés de 20 à 30 ans, ont été jugés pour trafic et recel de cocaïne, B13, “dou”, cannabis . Les enquêtes, déclenchées début 2024 avec des saisies de 100 000 € en cash et des colis interceptés, ont déjà entraîné l’incarcération des prévenus le 26 juillet 2024 . Les peines encourues peuvent atteindre jusqu’à 20 ans de prison.
Le même mardi 1er juillet, Pierre Maunier, directeur de l’association du Grand Raid, a été placé en garde à vue pour abus de faiblesse. Il est soupçonné d’avoir perçu 88 000 € de sa tante, âgée de 89 ans, placée sous curatelle. L’enquête vise à déterminer si la transaction résulte d’une manipulation ou exploitation de la vulnérabilité de la victime . L’agence bancaire qui a autorisé le virement fait également l’objet d’une enquête.
La convergence de ces affaires met en lumière un moment tendu pour la justice locale, interpellant tant les élus qu’un grand événement sportif et les réseaux criminels. La suite des investigations pourrait déboucher sur des mises en examen, voire des renvois devant les tribunaux correctionnels. Le grand public reste attentif : entre scrutins locaux et enjeux de sécurité, l’actualité judiciaire place La Réunion sous le feu des projecteurs.