Célébrée ce jeudi 29 mai, l’Ascension demeure pour beaucoup un simple jour férié, souvent associé à un week-end prolongé. Pourtant, derrière cette parenthèse dans le calendrier républicain se cache une célébration majeure du christianisme, porteuse d’un riche héritage théologique et spirituel.

Une tradition ancrée dans les Écritures

Quarante jours après la fête de Pâques, les chrétiens commémorent ce qu’ils considèrent comme la montée de Jésus-Christ au ciel, après sa résurrection. Cette scène, rapportée notamment dans les Actes des Apôtres (chapitre 1, versets 1 à 11), décrit le moment où Jésus, après avoir partagé ses dernières instructions avec ses disciples, s’élève dans les airs et disparaît dans une nuée, sous leurs yeux.

Il ne s’agit pas d’un simple départ, mais d’un accomplissement, celui de la mission terrestre du Christ. L’Ascension marque ainsi la fin de sa présence visible et inaugure un temps nouveau, celui de l’Église, chargée de prolonger son œuvre.

Une fête théologique avant d’être liturgique

Instituée dès les premiers siècles du christianisme, l’Ascension n’est pas une célébration secondaire. Dans la théologie chrétienne, elle exprime l’idée que le Christ ressuscité rejoint la divinité, prenant place à la droite de Dieu. Ce geste symbolique traduit l’union entre la nature humaine et la nature divine, et donne sens à l’espérance chrétienne d’une vie éternelle.

« Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? », demandent les anges aux disciples médusés dans le récit biblique. Cette interpellation résonne comme un appel à ne pas s’enfermer dans la contemplation, mais à s’engager activement dans le monde.

Un jour férié au statut singulier

En France, le jeudi de l’Ascension est un jour férié reconnu depuis le Concordat de 1801, toujours en vigueur pour les cultes reconnus. À La Réunion, comme dans l’ensemble des territoires français, cette journée donne lieu à une suspension de l’activité professionnelle et scolaire. Elle est parfois suivie d’un « pont » permettant aux salariés de bénéficier de quatre jours de repos consécutifs.

Dans les paroisses, des messes sont célébrées, parfois en plein air, et rassemblent une communauté de fidèles encore attachée à ces temps forts du calendrier chrétien.

Une célébration discrète, mais fondatrice

Peu spectaculaire, souvent éclipsée par Pâques ou Noël, l’Ascension reste une fête discrète, méconnue d’une large partie de la population. Pourtant, pour les croyants, elle fonde une part essentielle de leur espérance spirituelle : celle d’une humanité capable de s’élever, de transcender ses limites, et de continuer à témoigner d’un message universel de paix, d’amour et de justice.