Paris, 27 mai 2025 – L’Assemblée nationale a voté ce mardi deux textes majeurs sur la fin de vie, ouvrant une nouvelle page dans l’accompagnement des personnes en fin de parcours. Ce double vote marque une avancée décisive vers une société plus humaine et plus à l’écoute de la souffrance.
1. Des soins palliatifs enfin renforcés
Le premier texte, proposé par la députée Annie Vidal (Renaissance), vise à garantir un égal accès aux soins palliatifs sur tout le territoire. Longtemps critiqué pour son manque de moyens, ce secteur bénéficiera désormais d’un investissement progressif atteignant 2,7 milliards d’euros d’ici 2034.
Parmi les mesures phares :
- La création d’unités de soins palliatifs dans les départements qui en manquent ;
- L’augmentation de l’hospitalisation à domicile ;
- Une formation renforcée pour les soignants.
Une avancée saluée par la majorité des groupes parlementaires et les associations de patients.
2. Une aide à mourir strictement encadrée
Le second texte, plus débattu, introduit pour la première fois la possibilité d’une aide médicale à mourir pour les adultes atteints de maladies incurables en phase avancée, éprouvant des souffrances physiques ou psychiques jugées insupportables.
Adopté à 305 voix contre 199, le texte prévoit :
- Une évaluation collégiale par des professionnels de santé ;
- Une administration de la substance létale par le patient ou, en cas d’incapacité, par un soignant volontaire ;
- Une clause de conscience pour les médecins et infirmiers.
Cette loi pourrait entrer en vigueur fin 2026, sous réserve de l’accord du Sénat.
Une approche complémentaire
Le gouvernement a fait le choix d’un traitement séparé de ces deux textes, pour permettre un débat approfondi et apaisé. Pour la ministre de la Santé Catherine Vautrin, ces lois ne sont pas opposées, mais complémentaires : « Il faut à la fois renforcer l’accompagnement et offrir une ultime liberté à ceux qui n’ont plus d’alternative. »
Et maintenant ?
La balle est désormais dans le camp du Sénat. Si ce dernier bloque le processus, le président Macron n’exclut pas le recours à un référendum. L’objectif affiché : une mise en œuvre complète d’ici 2026.