Pour des milliers de travailleurs, la journée commence et se termine par la même épreuve : les kilomètres de feux stop à l’entrée de Saint-Denis. Malgré les aménagements successifs et les promesses d’amélioration, le trafic et les bouchons restent un problème quotidien qui ronge le temps, l’énergie et le moral des automobilistes. Comment en est-on arrivé là, et quelles sont les perspectives pour sortir de ce calvaire ?
Le goulot d’étranglement permanent
Le problème de Saint-Denis est structurel : la ville, située sur la côte, forme un goulot d’étranglement naturel. Chaque jour, un nombre massif de véhicules converge vers la capitale pour le travail, les démarches administratives ou les études.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : on estime que 25 600 voitures entrent chaque jour à Saint-Denis via certains axes majeurs. Cette concentration est insoutenable pour un réseau routier qui atteint vite ses limites, transformant les heures de pointe en une attente interminable.
« Je perds facilement deux heures par jour dans les bouchons. Deux heures ! C’est le temps que je devrais passer avec mes enfants ou à me reposer. On a l’impression d’être prisonnier de la route, » témoigne un lecteur habitant l’Est.
Des solutions coûteuses, un impact limité
Les collectivités locales ont investi dans des solutions chères et complexes (échangeurs, voies de bus, Rocade). Si ces aménagements ont pu temporairement fluidifier le trafic, ils n’ont pas réussi à absorber l’augmentation constante du parc automobile de l’île.
L’une des clés de la solution réside dans l’amélioration des transports en commun (le réseau Car Jaune et les bus urbains). Mais pour que les Réunionnais délaissent leur voiture, il faudrait que les transports publics offrent une fiabilité et une rapidité que le réseau routier congestionné peine encore à garantir.
Le défi des mobilités alternativesLe seul moyen d’atténuer le problème est de réduire le nombre de voitures sur la route. Cela passe par :
- Le covoiturage massif : Remplir les véhicules vides qui circulent quotidiennement.
- L’étalement des horaires : Encourager le télétravail ou des horaires flexibles pour désengorger les pics de 7h à 9h.
- Le développement du vélo/scooter : Pour les trajets courts, souvent les plus problématiques en ville.
En attendant, le réveil sera encore matinal pour des milliers de navetteurs.
Nous lançons le débat : Combien de temps perdez-vous chaque jour dans les bouchons pour entrer à Saint-Denis ? Quel serait le prix à payer pour des transports en commun qui vous feraient laisser votre voiture au garage ?






















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